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Un projet de site d'enfouissement à Satigny (GE) provoque la colère des agriculteurs

Vue sur le site de Bourdigny dans la commune de Satigny à Genève. [Wikimedia Commons]
Un projet de site d'enfouissement à Satigny (GE) provoque la colère des agriculteurs / La Matinale / 1 min. / le 24 février 2022
Une parcelle de la commune de Satigny (GE) a été identifiée par le canton pour y enfouir les mâchefers, les déchets qui ne peuvent pas être incinérés, comme la porcelaine ou la litière pour chat. Cette décision soulève une levée de boucliers de la part d'agriculteurs.

Si le projet aboutit, plusieurs agriculteurs à Satigny ne pourraient plus exploiter leurs terres le temps d'enfouir les déchets. Ils ont reçu en début de semaine un courrier de l'Etat leur indiquant que leurs terres sont propices pour enfouir des mâchefers.

Lionel Dugerdil, agriculteur dans la commune de Satigny et membre de l'UDC, vit la situation comme une injustice: "On est les derniers maillons du système, on est juste bon à recevoir le béton et les déchets que les autres ne veulent pas. La politique genevoise est un non-sens: on attire plus de monde, avec plus de déchets et on ne sait pas quoi en faire", explique jeudi Lionel Dugerdil dans La Matinale.

Agriculteurs indemnisés

Le canton assure que les agriculteurs seront indemnisés. De son côté, l'association Agri Genève regrette que la solution trouvée se concentre sur le monde agricole. La situation devient toutefois urgente. Chaque année, à Genève, près de 40'000 tonnes de mâchefers sont produites. Le canton les a longtemps exportés dans le canton de Vaud.

La situation n'est toutefois plus tenable, selon Jacques Martelin, directeur du service de géologie, des sols et des déchets: "Aujourd'hui, on a une décharge qui reçoit ces mâchefers, mais elle arrive à son terme, à saturation. Il nous faut un exutoire et c'est dans ce cadre-là qu'on cherche un lieu et le site de Bourdigny est le numéro un."

Opposition commune

Le conseiller d'Etat Antonio Hodgers insiste lui sur l'importance d'aller de l'avant: "Genève ne peut pas éternellement exporter ses déchets chez ses compatriotes ou chez nos voisins français. [...] Je prône à l'inverse l'économie circulaire, une certaine responsabilité de gérer nos propres déchets, et ça réduit aussi le nombre de kilomètres en camion."

L'opération risque néanmoins de se compliquer encore. La commune de Satigny a en effet envoyé mercredi une convocation aux agriculteurs et propriétaires pour organiser une opposition commune, selon les informations de la RTS. Le but sera d'empêcher que ces enfouissements de déchets voient le jour.

Gabriela Cabré/asch

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