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Genève prendra en charge le coût de toutes les sorties scolaires

Les sorties scolaires sont menacées, faute de moyens. [Keystone - Walter Bieri]
Genève prendra en charge le coût de toutes les sorties scolaires / Le Journal horaire / 27 sec. / le 25 février 2022
A Genève, les sorties scolaires avec nuitée sont désormais gratuites. Le Grand Conseil a modifié vendredi la loi sur l'instruction publique afin qu'elles soient obligatoires et que les coûts additionnels soient pris en charge par le canton et les communes, et non par les parents.

En 2017, le Tribunal fédéral rappelait la garantie de la gratuité de l'enseignement obligatoire en Suisse. Dès lors, la participation financière demandée aux élèves ne peut pas dépasser le montant des frais économisés par les parents en raison de l'absence de leur enfant. Genève avait alors décrété que les camps n'étaient plus "obligatoires" mais "fortement recommandés".

Le projet de loi du PS vise à garantir la participation de l'ensemble des élèves aux sorties et camps scolaires, a rappelé la socialiste Nicole Valiquer Grecuccio, rapporteure de majorité: "Il n'est pas envisageable que des enfants soient privés d'expériences cruciales pour leur développement, leur épanouissement, leur intégration et la cohésion sociale pour des raisons financières."

Le coût de cette modification s'élève entre 7 et 9 millions de francs par année. Il doit couvrir les frais de transport, d'hébergement, de repas ou encore le prix d'entrée d'une manifestation culturelle ou sportive.

"Un projet inutile"

"Ce projet de loi est inutile. Des soutiens existent déjà dans les communes et au Département de l'instruction publique", a plaidé, en vain, le PLR Pierre Nicollier, rapporteur de minorité. Et de mettre en garde: "Les camps ne figurent pas dans le cahier des charges des enseignants. En les rendant obligatoires, on va au-devant de grandes négociations."

"Pourquoi interdire aux parents qui en ont les moyens de participer aux coûts et les porter à la charge de la collectivité?", a lancé le PDC Souheil Sayegh, également rapporteur de minorité. Et d'indiquer que, selon un sondage, l'absentéisme à ces sorties est minime et n'est pas dû à des questions financières ou d'ordre religieux.

Soutenue par la gauche et les autres partis de droite, la modification de la loi sur l'instruction publique a été adoptée par 57 oui, contre 33 non. En charge du département, la conseillère d'Etat Anne Emery-Torracinta s'est réjouie du fait que l'UDC accepte de donner plus de moyens à l'école.

ats/asch

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