On dit que l'enfer est pavé de bonnes intentions et certains locataires de la Ville de Genève ont pu en faire la drôle d'expérience. Le chauffage a été réduit de 1 à 2 degrés pendant toute la saison froide dans le but d'économiser l'énergie. Des habitants n'ont pas manqué de se plaindre.
La mesure, qui concerne 150 logements, doit permettre d'économiser entre 7% et 14% d'énergie consommée. Elle s'inscrit dans une philosophie de sobriété, mais sans altérer le confort, selon le Service de l'énergie de la Ville. Mais pour évaluer sans biais si les locataires sont dérangés, la Ville a tout simplement décidé de ne pas le leur dire.
Dissimulation assumée
"Si on les prévient, ils pourraient être trop attentifs et dire qu'ils ont froid, que ce n'est pas possible, assume la maire de Genève Frédérique Perler, lundi dans le 12h30. Tandis que là, on essaie de voir si cette mesure provoque une perception négative des locataires."
Du côté de l'Association des locataires de la Ville (ALGIM), on goûte assez peu à la méthode. "Ce n'est pas correct, même si nous ne sommes pas opposés à la mesure. C'est une question de principe", assure sa présidente Nicole Hausser.
La méthode est d'autant plus surprenante que la maire avait assuré mercredi dernier mener cette expérience sur des bâtiments administratifs.
Mohamed Musadak/vajo