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Foyer de Mancy: rapport accablant, Anne Emery-Torracinta épargnée

Maltraitances à Mancy: un audit met en cause la direction du foyer et l'Office médico-pédagogique mais pas Anne Emery-Torracinta
Maltraitances à Mancy: un audit met en cause la direction du foyer et l'Office médico-pédagogique mais pas Anne Emery-Torracinta / 19h30 / 2 min. / le 3 mars 2022
Très attendu, le rapport d'audit externe lié au scandale du foyer de Mancy (GE) a été rendu public jeudi matin. Dans une analyse accablante, il pointe de graves dysfonctionnements avec des responsabilités engagées à tous les niveaux de l'administration. Mais la responsabilité personnelle de la ministre de tutelle est épargnée.

Le foyer spécialisé de Mancy, à Collonges-Bellerive (GE), a été le théâtre de maltraitances sur des enfants autistes pendant plusieurs années. Plusieurs accusations ont mis à mal la gestion du dossier par la ministre de tutelle, Anne Emery-Torracinta.

Les experts mandatés, Pierre-Alain Dard, ancien chef de la brigade des mineurs et Francine Teylouni, ancienne cheffe de l'Office de la jeunesse, ont livré une analyse sans concessions. Et leurs conclusions sont claires: les responsabilités sont engagées à tous les niveaux de l'administration. À les entendre, rien ou presque ne fonctionnait dans ce foyer.

L'établissement a ouvert dans la précipitation, les locaux étaient inadaptés et le personnel pas suffisamment formé. Mais ce n'est pas tout: le signalement des maltraitances était défaillant et le management n'a pas été à la hauteur à plusieurs niveaux.

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Enfin, les maltraitances elles-mêmes ont été sous-estimées, minimisées, et n'ont pas fait l'objet d'un traitement conforme par la direction du foyer et par l'Office médico-pédagogique, affirme le rapport, qui souligne toutefois dans sa conclusion que "le quotidien du foyer de Mancy ne se résume pas à des faits de maltraitance répétés", et que "bon nombre de collaborateurs ont effectué avec engagement et diligence leurs tâches auprès des jeunes résidents".

Familles peu apaisées

Le rapport établit clairement que la conseillère d'Etat Anne Emery-Torracinta n'était pas personnellement au courant de ces dysfonctionnements avant fin mars 2021. Il note toutefois qu'un e-mail était parvenu au secrétariat général du Département de l'instruction publique (DIP) le 9 février 2021, mais que le détail n'est remonté à la tête du département que sept semaines plus tard.

Avant d'être dévoilé à la presse, le rapport a été présenté jeudi aux parents dans une ambiance pesante. Une mère a notamment quitté la séance en claquant la porte, criant au scandale. Difficile dès lors de savoir si cette enquête pacifiera les relations tendue entre les familles et le DIP.

Certains parents reprochent à Anne Emery-Torracinta de reconnaître la responsabilité de l'Etat, mais pas la sienne. "Lorsqu'une erreur médicale se produit, le conseiller d'Etat en charge de la Santé est-il mis en cause?", s'est-elle justifiée. Selon le rapport, le DIP a pris les mesures adéquates à partir du moment où il a été mis au courant en mars 2021.

Des questions demeurent toutefois sur les raisons pour lesquelles des informations aussi cruciales ont pu, au sein du département, ne pas remonter jusqu'à la ministre.

>> Les précisions de Julien Chiffelle dans le 12h45 :

Foyer de Mancy: les conclusions de l'audit décryptées par Julien Chiffelle, chef du bureau genevois de la RTS
Foyer de Mancy: les conclusions de l'audit décryptées par Julien Chiffelle, chef du bureau genevois de la RTS / 12h45 / 1 min. / le 3 mars 2022

Moyens supplémentaires

Des recommandations ont été faites et des mesures prises, selon les autorités. Le foyer de Mancy sera retiré du giron de l'Etat pour être confié à une fondation privée subventionnée. L'ensemble de l'Office médico-pédagogique sera par ailleurs réformé. Enfin, l'Etat misera à l'avenir sur des plus petites structures. Des moyens financiers seront demandés au Grand Conseil pour atteindre ces objectifs.

Mohamed Musadak/jop

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