Genève alloue un million de francs à l'insertion des jeunes en rupture

Plus de 1700 Genevoises et Genevois entre 18 et 25 ans dépendent de l'aide sociale. Un chiffre énorme lorsque l'on parle de personnes qui n'ont, en majorité, pas de formation professionnelle et qui ont quitté le système scolaire après l'école primaire.

Afin d'offrir à ces jeunes au parcours chaotique une chance de s'émanciper, Genève a lancé un appel à projet doté au total d'un million de francs.

Booster la confiance en soi

Le premier volet se veut individualisé. Il s'agit de mettre en avant les talents de ces jeunes dans des activités sportives, artistiques ou culturelles pour les remobiliser et envisager parallèlement un projet de formation ou d’insertion professionnelle. Cela peut passer par exemple par la participation à un défi sportif.

Ces domaines peuvent paraître dérisoires, mais selon le conseiller d'Etat en charge de la Cohésion sociale Thierry Apothéloz, ce type de démarches permet de se stabiliser à travers la "fabrication de projet professionnel et personnel", mais aussi de travailler sur la motivation, le réseau ou encore la confiance en soi.

"Ce sont des jeunes qui sont souvent en perte de confiance en eux, il est donc difficile de se présenter à un patron par exemple", poursuit le conseiller d'Etat. "Le sport ou l'art sont des outils pour exercer ses compétences avant de se confronter à un marché qui est dur, celui de l'emploi."

>> L'interview de Thierry Apothéloz dans La Matinale :

Donner des moyens aux quartiers sensibles

Par ailleurs, au-delà de cet aspect individuel, le canton débloque 450'000 francs pour mettre en place des projets pour la cohésion sociale en milieu urbain (PCSMU) destinés à améliorer le vivre-ensemble, principalement dans les quartiers sensibles touchés par des inégalités territoriales. "L'objectif est de donner des moyens supplémentaires à ces quartiers pour se prendre en charge et de faire des propositions très concrètes", explique Thierry Apothéloz.

Il s'agit de la seconde édition de cet appel à projets PCSMU, qui sont cette année dirigés vers les jeunes de 16 à 25 ans.

Les projets retenus seront financés par le canton à hauteur maximale de deux tiers de leur coût. Le dernier tiers devra être financé par les communes au sein desquelles ils prendront place, ou par des fonds autonomes.

Pour participer, associations et autres structures ont jusqu'au 3 juin pour soumettre leurs idées. Les lauréats recevront une réponse en juin pour les projets d'insertion individuelle, puis au mois de septembre pour le volet PCSMU.

Mohamed Musadak/jop