L'ex-présidente de l'aéroport de Genève fait recours contre sa mise à l'écart

"Je suis sidérée", explique Corine Moinat, jeudi dans Forum. "Avant le 2 février 2022, jamais le magistrat de tutelle (Serge Dal Busco, n.d.l.r.) ne m'avait fait le moindre reproche."

Et d'ajouter: "Quand M. Dal Busco m'a demandé de démissionner, je n'ai pas accepté. Car je ne suis pas un capitaine qui quitte le bateau dans la tempête. L'aéroport, après ces deux ans de pandémie dont on n'est pas encore sorti, n'avait vraiment pas besoin de turbulences."

Crainte pour les autres établissements publics

Corine Moinat ne nie pas des tensions avec Serge Dal Busco, mais cela ne suffit pas à expliquer son éviction, selon elle. Au-delà de son cas personnel, elle craint pour la bonne gouvernance des autres établissements publics autonomes comme les SIG, l'Hospice général ou les HUG.

"Selon la loi, l'Etat ne peut intervenir qu'en cas de dysfonctionnements graves. Des dysfonctionnements graves, il n'y en a pas eu. Le Conseil d'Etat l'a confirmé hier (mercredi, n.d.l.r.). On ne peut pas travailler comme cela."

>> Les précisions dans Forum:

"Rupture du lien de confiance"

Le président du Conseil d'Etat Serge Dal Busco a en effet confirmé mercredi devant les médias que la décision de l'exécutif est due "à une rupture de confiance", mais que Corine Moinat n'a pas commis de faute grave.

"Il n'y a absolument rien de politique dans cette décision qui aurait pu être prise bien avant la crise due à la pandémie de Covid-19", a-t-il précisé.

>> Relire : Une "rupture de confiance" à l'origine de l'éviction de la présidente de l'Aéroport de Genève

Nommée par l'ex-conseiller d'Etat Pierre Maudet, l'ancienne directrice du centre commercial de Balexert présidait le conseil d'administration de la régie publique autonome depuis 2015. Son mandat de présidente devait officiellement se terminer en novembre 2023.

vajo avec ats