Le premier citoyen de la quatrième ville du canton de Genève a écopé de 90 jours-amende avec sursis pour lésions corporelles simples et menaces envers son ex-compagne. Selon la récente ordonnance pénale qu'a pu consulter la RTS, l'élu se serait montré violent à trois reprises envers son ex-compagne au cours de l'année 2021.
Alcool et coups au visage
Le document mentionne des violences qui sont allées crescendo. Une bousculade suivie d'une gifle en avril, puis des insultes et une prise à la gorge en juin, qui n'a pas laissé de traces selon la victime.
Deux jours plus tard, le jeune élu aurait, sous l'emprise de l'alcool, donné des gifles, des coups de poing et des coups de pied lors d'une violente dispute. Son ex-compagne a alors confié aux enquêteur avoir eu peur qu'il la tue. Un certificat médical atteste de diverses contusions, notamment au visage.
"Simple dispute"
Contacté par téléphone mercredi matin, le politicien nie s'être rendu coupable de violences conjugales et annonce avoir déjà fait opposition à sa condamnation. Selon lui, il s'agit d'une simple dispute entre deux personnes, qui n'a rien à voir avec les violences faites aux femmes.
C'est aussi la version donnée aux enquêteurs. Il évoque une relation compliquée. Auditionné par la police, il a reconnu avoir donné quelques coups au visage, mais il a insisté sur le fait que les violences étaient mutuelles.
Conséquences politiques?
Dans l'attente d'un jugement définitif, cette affaire possède déjà une dimension politique. L'élu et son parti se sont politiquement emparés de la question des violences faites aux femmes, et ont régulièrement avancé que ces violences étaient principalement le fait d'étrangers non intégrés. Mais d'après lui, sa situation n'a rien à voir, et il ne compte pas démissionner.
Contactée, la présidente de l'UDC genevoise Céline Amaudruz affirme que le parti n'était pas au courant. Ce type de comportement est condamné sans retenue, assure-t-elle. La direction du parti va l'entendre dans les plus brefs délais et avisera en fonction de ses explications. Céline Amaudruz souligne encore que, sous le coup du recours, l'homme reste présumé innocent.
Mais à Meyrin, l'affaire indigne déjà. La députée cantonale et co-présidente des Verts Dilara Bayrak estime que, si les faits sont confirmés, alors cet élu n'aura pas d'autre choix que de démissionner. "Ce n'est pas une simple infraction à la loi sur la circulation routière, mais des faits de violences qui ne doivent pas être acceptés", estime-t-elle.
Mohamed Musadak/jop