Des nouveaux visages du PLR convoitent le Conseil d’Etat genevois

Le plus grand parti du canton de Genève avait fixé à vendredi dernier le délai des postulations internes. On savait que la magistrate sortante Nathalie Fontanet souhaitait se représenter. Elle aura à ses côtés deux nouveaux visages.

Il s’agit de deux personnalités que les Romands ne connaissent pas forcément. Deux vice-présidents actuels du parti genevois, comme l'a également relaté GHI. D'un côté, il y a la maire de Carouge, Anne Hiltpold, qui est aussi la sœur de l'ancien conseiller national Hugues Hiltpold. Agée de 49 ans, cette avocate a une forte expérience communale, mais reste inexpérimentée au niveau cantonal.

De l'autre côté, il y a le député Pierre Nicollier, 45 ans. Ce consultant indépendant, actif dans le domaine de la santé, vit sa première législature au Grand Conseil genevois. Il n'est élu que depuis 2018. Mais il a déjà réussi à tirer son épingle du jeu.

Absence de cadors

L’absence de candidatures de poids lourds du parti à cette élection majeure, à l’exception de Nathalie Fontanet, est une petite surprise. Tout comme la postulation de Pierre Nicollier que personne ne voyait venir. On attendait plutôt d'autres élus au Grand Conseil, comme Murat Alder, Natacha Buffet-Desfayes ou encore le candidat malheureux à la dernière partielle, l'an dernier, Cyril Aellen.

Mais tous ont décliné pour divers motifs. Un certain nombre ont privilégié une candidature à Berne, en 2023, puisque les élections fédérales auront lieu la même année. Cyril Aellen, par exemple, a fait ce choix, tout comme l'ancien président cantonal Alexandre de Senarclens.

Le spectre de Pierre Maudet

Après l'affaire Maudet, le Conseil d'Etat ne fait-il plus rêver au sein du PLR genevois? Difficile de l'affirmer ainsi. Mais sûrement que le spectre de Pierre Maudet a pesé. On ignore encore si l'ancien conseiller d'Etat PLR se présentera l'an prochain. Mais la perspective de devoir l'affronter a pu en dissuader plus d'un, selon certains.

Les deux candidats à la candidature, que sont Anne Hiltpold et Pierre Nicollier, présentent l'avantage de ne pas avoir de réel passif en lien avec l'affaire. Ils apportent un certain renouvellement au parti, une certaine fraîcheur, qui ne devrait pas raviver les plaies du passé. En ce sens, leur candidature permettra peut-être au PLR de tourner une page douloureuse de son histoire et de ramener de la sérénité dans un parti en déclin.

Ticket à deux préconisé

La candidature de trois personnes au sein du PLR ne signifie pas encore que le parti partira avec chacune d’entre elles. Ce sera à l'assemblée des délégués, prévue le 9 juin, de trancher. Et à la fin de la séance, il ne pourrait rester que deux candidats. C'est du moins ce que préconisent les instances du parti.

Au PLR, il y a toujours cette ambition de constituer une grande alliance à droite, comme dans le canton de Vaud. Partir à deux, avec la sortante Nathalie Fontanet et l'une ou l'autre des autres candidats, permettrait précisément de s'insérer dans un ticket de droite élargie de quatre personnes: deux du PLR, une du Centre et une de l'UDC.

Raphaël Leroy