Vers 19h vendredi, une quinzaine d’étudiantes et étudiants, certains membres du Craq, un collectif composé de militants LGBTQIA+, se sont rendus dans un petit auditoire de l’Université des Bastions, là où devait commencer la conférence et la présentation d’un livre de deux psychanalystes françaises intitulé "La fabrique de la transidentité".
Les activistes ont alors lu un discours puis scandé des slogans comme "Psys, transphobes, assassins!", en occupant toute la salle. Leur message: "Les transphobes ne sont pas les bienvenus à l’Université."
L'ouvrage en question remet en cause le bien-fondé des transitions de genre médicales entamées avant l'âge adulte. Il questionne le rôle des réseaux sociaux dans le choix d'adolescents toujours plus nombreux à débuter une transition.
Une insulte
Certaines personnes présentes à cette conférence ont tenté d'instaurer un dialogue, mais les militants ont estimé qu'il n'y avait pas de rapport d'égalité. Petit à petit, le public a quitté les lieux, sans heurts.
Pour les militantes et militants, la tenue d’un tel événement au sein de l’Université est une insulte pour toutes les personnes touchées par la transphobie. Bien qu'elle ne soit pas l'organisatrice de l'événement, l'Université de Genève est accusée d'accueillir au sein de ses murs des représentants de cette idéologie.
L'Université dénonce
De son côté, l'Université de Genève a répondu à la RTS qu'elle ne cautionne pas cette action, contraire à la démarche académique qui est faite de débats et d'échanges.
L'Université affirme être engagée contre la transphobie à travers différentes actions et qu'elle n'est pas responsable des propos qui pourraient être tenus dans le cadre d'événements organisés par des tiers. Elle souligne enfin que les limites sont celles de loi, qui dans ce cadre ne semblent pas avoir été franchies.
Se pose aussi la question de la censure d'une prise de parole dans le cadre académique. Contacté par la RTS, un des militants présents vendredi soir refuse d'utiliser ce terme. Pour lui, tous les discours ne sont pas légitimes.
Gabriela Cabré/boi