Ce cheminement au bord de la rivière Le Foron emmène les promeneurs sur les sentiers clandestins de la Seconde Guerre mondiale et raconte l'histoire et la vie de cette région frontalière franco-genevoise. Il sera inauguré le 12 mai.
En raison de sa frontière avec la France, Thônex a joué un rôle important durant le conflit. La commune a en effet compté de nombreuses personnalités et lieux de passage qui ont permis l'entrée clandestine en Suisse de réfugiés juifs et d'agents étrangers notamment.
"La mémoire appartient à tout le monde"
"On a souhaité rappeler toute l'histoire de la région, du Grand Genève, et c'est pour ça qu'on a construit ce chemin mémoriel le long du Foron", explique le maire de Thônex cette semaine dans l'émission Couleurs locales de la RTS. "Il raconte la vie de cette commune, qui avait beaucoup de liens avec la France voisine, durant la Deuxième Guerre".
"Le but est aussi de rappeler que la mémoire appartient à tout le monde et que - dans cette période très chahutée - les habitants se sont investis pour faire passer des réfugiés, pour permettre aussi la vie économique entre les deux régions", ajoute Marc Kilcher.
Des héros ayant œuvré pour la résistance
Le chemin mémoriel comporte onze bornes situées le long de la frontière, au bord du Foron (dont une installée dans la commune voisine de Gaillard). Il présente des héros locaux qui ont œuvré pour la Résistance.
Un important travail de recherche historique a été effectué par Claire Luchetta, ancienne députée et spécialiste de cette période. Les documents d'archives lui ont permis de retracer l'histoire de ces lieux de passage et des figures locales, présentées sur ces bornes.
"Les personnes qui désiraient trouver asile à Genève essayaient de passer sous un pont ou sous un autre, au risque de leur vie", a-t-elle raconté dans Couleurs locales. "J'ai trouvé dans les archives des jeunes qui essayaient de passer mais qui étaient refoulés. Et ensuite, des témoins suisses disent avoir entendu des coups de feu. Ce sont des adolescents qui se sont fait tuer par l'armée d'occupation de l'autre côté de la frontière."
Amateurs d'histoire ou simples promeneurs
Ces héros ou ces lieux stratégiques ont souvent été oubliés des habitants de la région. Destiné tant aux amateurs d'histoire qu'aux simples promeneurs, ce chemin mémoriel permet de ramener l'histoire locale et collective sous le feu des projecteurs.
Un projet pédagogique sera développé à la rentrée scolaire pour permettre aux écoles de bénéficier des installations dans le cadre du programme. La constitution d'une association dédiée à la mémoire de l'histoire de la région est par ailleurs en cours d'élaboration.
ats/oang