Au restaurant Chiche ou pas chiche à Genève, le houmous est une histoire de famille. Ulas Yilmaz et sa mère Aytem en préparent tous les matins cinq kilos.
Les ingrédients n'ont jamais changé: des pois chiche, de l'huile d'olive, du jus de citron, de l'ail et du cumin. Mais l'inflation a eu raison de leur recette. Un tiers du litre d'huile d'olive qui faisait l'onctuosité de la préparation a été remplacé par de l'eau. Le prix de l'huile que le restaurant utilise a augmenté de 20,4% depuis le début de l'année.
"Nous, on l'a toujours mangé comme ça. Le fait de le changer et de le modifier, c'est toujours un peu triste", a raconté Ulas Yilmaz au 19h30 jeudi.
Le restaurateur constate une hausse des prix sur l'ensemble des produits. En quelques semaines, le coût de la salade a été multiplié par 1,5, et celui des aubergines par 2,7. "On ne veut pas faire d'augmentation et perdre la clientèle. Après le Covid, c'est difficile de recréer une envie de revenir au restaurant", a témoigné Ulas Yilmaz.
Des plats plus chers
Yoan Lomet, gérant du restaurant et bar genevois L'éléphant dans la canette, s'est quant à lui résolu à augmenter ses prix. Les plats servis dans l'établissement sont plus chers de 1 à 2 francs depuis un mois.
"On n'a pas d'autre choix. On ne peut pas travailler à perte ou à zéro, ce n'est pas possible. Il y a des produits qu'on enlève, qu'on remplace, on cherche d'autres recettes… On se réinvente, mais ça va beaucoup trop vite. La solution, c'est d'augmenter les prix, ça devient compliqué de chercher autre chose", a argumenté le restaurateur.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, ses fournisseurs ont tous augmenté leur facture: plus 7,1% pour le vin, 11,4% pour le boeuf et jusqu'à 47,5% pour le saumon.
En terrasse, la clientèle se dit toutefois prête à payer davantage. "Je ne vais pas au restaurant tous les jours. Le peu que j'y vais, ça ne me dérange pas qu'il y ait une petite augmentation", a rapporté une cliente. La tendance semble générale. Comme tous les midis, le restaurant affichait complet jeudi.
Charlotte Onfroy-Barrier/iar