La nouvel accès au lac, ou "morceau de plage" selon les termes du magistrat genevois Antonio Hodgers, à la tête du Département du territoire, était jusqu'à récemment un lieu impraticable et infesté de plantes invasives. Après deux ans de travaux et plus de 400'000 francs d'investissement, c'est donc une grève qui a été aménagée dans le parc William-Rappard, située non loin de l'OMC. L'endroit a aussi été renaturé et le port Nautica, à proximité, a été réaménagé.
Une plage qui fait sens: vu le réchauffement climatique attendu, l'accès au lac demeure un enjeu politique fort, selon Antonio Hodgers.
"Le climat d'ici la fin du siècle, sur le Plateau suisse et surtout dans un canton comme Genève, sera celui du sud de l'Italie actuel", fait valoir le ministre écologiste. "Le réchauffement climatique aura vraiment un effet sur notre vie quotidienne, il est donc fondamental d'ouvrir des accès aux lieux de fraîcheur. Etant une ville lacustre, Genève a son lieu tout trouvé, et nous avons un programme d'accès au lac, et d'aménagement, pour permettre à la population d'accéder à l'eau", assure-t-il.
Même si la plage présentée lundi matin ne fait que 130 mètres de long, elle symbolise donc la résolution du canton à permettre aux Genevoises et aux Genevois de se réapproprier leur bord du lac, à l'heure où plusieurs communes rendent leurs plages payantes ou les réservent à leurs habitants à la belle saison.
Deux autres projets rive droite
C'est pourquoi le Conseil d'Etat genevois a souhaité également début avril ajuster la loi sur les eaux, une modification désormais en mains du Grand Conseil. L'an dernier, l'association Rives publiques ainsi que deux députés valdo-genevois avaient mis en place une stratégie pour permettre l'accès aux rives dans les cantons de Vaud et Genève.
Les accès à l'eau sur la rive droite de Genève restent rares. Ce nouveau lieu de baignade comble donc un manque. A l'avenir, deux projets devraient voir le jour sur cette rive: le premier sur le site du Vengeron, avec un crédit de 55 millions voté ce mois-ci au Grand Conseil; le second sur le quai Wilson, où un espace de baignade pourrait être aménagé.
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Raphaël Leroy/kkub