La direction générale de l’enseignement genevois a demandé aux établissements de ne pas organiser, dans la mesure du possible, d'épreuve le 14 juin. Une mesure identique à celle prise en 2019 pour la première Grève féministe. Les années 2020 et 2021 n’ont toutefois pas bénéficié de cette exception, car le Covid perturbait déjà les sessions d’examens.
La non-organisation d’examens était une revendication répétée de l'association féministe du secondaire II. "Dans nos études, l'instruction nous pousse à développer notre propre esprit critique et avis politique. On estime que cela passe aussi par le fait de nous permettre de concilier ces actions politiques avec nos vies étudiantes et la réussite de nos études", a expliqué Inès Forster Malka, membre du comité de l'association, vendredi dans La Matinale.
Une "porte ouverte"
Cette position n'est pas partagée par l'enseignante et députée PLR genevoise Natacha Buffet-Desfayes. "J'ai été très surprise que l'on intervienne dans les calendriers des examens de fin d'année", a déclaré l'élue, qui estime que la décision "ouvre la porte" aux demandes de "toutes les associations qui auraient une bonne cause à défendre". Elle souligne que cela complique également l’organisation de la fin de l’année, en rallongeant notamment la période d’examens.
Le groupe PLR envisage de déposer une motion au Grand Conseil pour éviter que la session d'examen ne soit entrecoupée par des manifestations, quels que soient leurs idéaux.
Aucune consigne ailleurs en Romandie
Ailleurs en Romandie, il n'y a pas de consigne spéciale concernant le 14 juin, date de la Grève féministe, devenue désormais un rendez-vous annuel. Les examens gymnasiaux auront bien lieu lors de cette journée et la grève ne sera pas considérée comme un motif d'absence valable.
Les services de formation expliquent qu'il est compliqué d'organiser des sessions pour des milliers d'élèves et d'apprentis. Chaque jour ouvrable compte, dit notamment le canton de Neuchâtel.
Plusieurs cantons soulignent toutefois que cela n'empêchera pas les volontaires de participer à la manifestation féministe, car les cortèges commencent dans la soirée.
Anouk Pernet/iar