Vendredi, un arrêt du Tribunal fédéral (TF) avait estimé que les chauffeurs d'Uber étaient des salariés et non pas des indépendants, comme le soutenait l'entreprise californienne.
Cet arrêt du TF a eu pour conséquence d'interdire à Uber d'exercer ses activités sur le territoire genevois tant que la société ne respectait pas la loi.
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Les chauffeurs Uber dans l'incertitude, les taxis satisfaits
Quelque 1500 chauffeurs Uber se retrouvent dans l’incertitude. "C’est quelque chose de catastrophique pour nous, catastrophique parce qu'on parle de notre ressource, notre gagne-pain", a témoigné l'un d'eux dans le 19h30. "Je ne sais pas quoi faire, je suis en train de courir de gauche à droite pour arriver à trouver une solution mais je ne sais pas quoi faire. Maman de quatre enfants, toute seule, on fait comment", a ajouté l'une de ses collègues.
Les taxis, eux, ont retrouvé de la clientèle perdue, celle du soir et les clients plus jeunes. "C'est une bonne nouvelle non? Contre la concurrence déloyale, respectez les lois", a commenté l'un d'eux, avant d'ajouter: "On a récupéré le marché, parce qu’on a perdu 40% avant. Nous avons souffert 7 ou 8 ans durant de la présence d’Uber."
Versement des salaires
Dans un communiqué du Département de l'économie et de l'emploi, Fabienne Fischer a rappelé qu'il était maintenant de la responsabilité d'Uber "de verser les salaires dus".
Si Uber veut continuer à pouvoir travailler à Genève, l'entreprise devra notamment formaliser les contrats de travail de ses chauffeurs "et les affilier aux assurances sociales". Le salaire minimum à verser devra au moins respecter le salaire minimum brut en vigueur à Genève qui est de "23,27 francs de l'heure".
Fabienne Fischer a en outre rappelé à la délégation des chauffeurs Uber venus s'entretenir avec elle que la société savait "depuis 2019 qu'elle risquait de devoir se mettre en conformité avec la loi". Uber doit assumer son rôle d'employeur et l'Etat ne saurait s'y substituer, a ajouté la cheffe du Département de l'économie et de l'emploi.
La direction d'Uber a rencontré Fabienne Fischer mercredi. La conseillère d'Etat en charge du Département de l'économie et de l'emploi (DEE) a indiqué qu'elle partage l'intention de permettre "la reprise de l'activité des chauffeurs dans les meilleurs délais."
Une solution "qui ne satisfait personne"
Contacté par la RTS, Uber dit chercher une solution pour rentrer en conformité mais sans passer par l’embauche de ces chauffeurs. "Nous explorons différentes options avec des entreprises partenaires. Ces dernières pourraient embaucher les chauffeurs avec le statut d'employé afin qu’ils puissent continuer à exercer leur activité sous ce statut à Genève", a fait savoir un porte-parole de l'entreprise.
Selon le conseiller national Philippe Nantermod (PLR/VS), interrogé dans le 19h30, cette solution "ne satisfait personne". "Des gens se retrouvent sans emploi et des clients ont perdu un service qu'ils utilisaient."
Pour le libéral-radical, une solution alternative doit être trouvée pour concilier les besoins des assurances sociales et les besoins individuels des travailleurs, par exemple, en octroyant un statut particulier à ces derniers. "On doit admettre que la société évolue et que l’informatique a des conséquences sur notre manière de travailler", ajoute-t-il.
hkr avec ats