Il y a deux semaines, des gangs de bikers ouvraient le feu dans un bar bondé du centre-ville à Genève. Dix jours auparavant, la maire de la ville, Marie Barbey-Chappuis, portait plainte pour des menaces reçues sur les réseaux sociaux. Or, ces deux affaires sont indirectement liées, a appris la RTS.
Ces événements, qui n'ont rien à voir l'un avec l'autre, ont toutefois un point commun: on y retrouve le même homme. En d'autres termes, celui qui a menacé Marie Barbey-Chappuis sur Facebook est le même que celui qui a tiré dans un établissement genevois.
>> Lire aussi : Deux gangs de motards se disputent le canton de Genève
Impliqué dans un meurtre
Le 21 mai dernier, une fusillade se produit à Plainpalais. Elle oppose deux individus au pedigree bien chargé. L'un est un Hells Angels qui a déjà purgé une peine de 7 ans de prison pour un meurtre sous légitime défense, selon la Tribune de Genève. Il est actuellement sous les verrous.
L'autre est un Bandidos, le gang concurrent des Hells Angels. Agé de 30 ans, il est impliqué dans une affaire de meurtre à l'arme blanche, survenu il y a trois ans. Et c'est lui qui est l'auteur d'un commentaire menaçant à l'endroit de la maire de Genève sur les réseaux sociaux.
"Sauter des dents"
Ce commentaire a été effectué le 5 mai lors d'une conversation sur Facebook. C’est-à-dire quinze jours avant les événements de Plainpalais. Une personne s'émeut de la fermeture des terrasses à minuit en semaine à Genève. Elle demande qui est à l'initiative de cette mesure.
On lui répond qu'il s'agit de Marie Barbey-Chappuis. Le Bandidos s'invite alors dans la conversation et s’interroge: "C’est quoi la peine pour faire sauter des dents à une élue?" Le 11 mai, soit dix jours avant la fusillade, la maire de Genève porte plainte auprès du procureur général Olivier Jornot pour menace.
Tireur en fuite
Contactée par la RTS, Marie Barbey-Chappuis n’était pas au courant qu'il s'agissait de la même personne. Cependant, l'élue du Centre ne souhaite pas commenter cet incroyable concours de circonstances.
Elle reste également silencieuse sur une éventuelle protection policière dont elle pourrait bénéficier. La question se pose, car le Bandidos impliqué dans l'échange de tirs et le commentaire hostile à l'édile est toujours en fuite, selon les renseignements de la RTS.
De son côté, le Ministère public genevois "ne fait aucun commentaire". La procédure chargée de faire la lumière sur la fusillade de Plainpalais vient juste de changer de mains. C'est désormais la procureure Mélanie Wyss qui s'occupe de l'affaire. A-t-elle aussi pour mission d'instruire la plainte pénale pour menace à l'endroit de la maire de Genève? Cette interrogation demeure.
Raphaël Leroy/boi