Plusieurs sources croisées et concordantes interrogées par la RTS affirment toutes la même chose: le Département de l'aménagement de la Ville de Genève (DACM), dirigé par la Verte Frédérique Perler, était informé en amont de l'action prévue de dégrappage sauvage du bitume et avait donné son accord préalable. Et la maire de Genève sortante était aussi au courant de l'opération.
Cette action de désobéissance civile avait pour but de dénoncer le manque de verdure dans le quartier. Des marteaux piqueurs avaient été utilisés, à la surprise générale, pour casser la voie publique et y planter des fleurs et des plantes. Un militant avait été embarqué par la police.
Multiples contacts
Le 9 juin dernier, la Municipalité genevoise avait répondu positivement à une demande de manifestation, déposée le 20 mai, pour une "occupation festive et conviviale de places de stationnement". Mais à la découverte de la tournure des événements, elle a décidé de porter plainte, avec l’assentiment de Frédérique Perler elle-même, selon la Tribune de Genève.
Or, le département savait qu'une telle opération illicite était prévue. Les sources de la RTS sont formelles sur ce point: elles affirment que des contacts multiples ont eu lieu dans les deux semaines qui ont précédé l'opération. Des contacts oraux mais aussi en présentiel entre les services de la magistrate et les deux associations à l'origine de cette opération coup de poing, Actif-TrafiC et Survap. Ces dernières ne souhaitent pas commenter.
Eviter le danger
Ces entrevues ont porté avant tout sur des considérations sécuritaires. Car dégrapper la chaussée est risqué. A la fois pour les auteurs des travaux mais aussi pour les habitants. Les marteaux-piqueurs peuvent toucher une conduite d'eau ou de gaz, ainsi que des fils électriques nichés sous l'asphalte.
Il fallait donc, pour les auteurs de l'action, être sûr qu'il y ait le moins de danger possible. C'est ainsi que les spécialistes du DACM ont pu donner toutes les garanties nécessaires aux associations: leur action n'est pas dangereuse, elle peut aller de l'avant.
Pas de commentaire de Frédérique Perler
Les fonctionnaires du département n’ont pas été les seuls à avoir été mis au parfum. Là encore, les sources de la RTS sont catégoriques: oui, la magistrate écologiste a été mis au courant de l'action illicite qui se préparait avant qu'elle n'ait lieu. Et elle aurait donné son accord oral et informel à cette opération hors-la-loi.
Contactée, Frédérique Perler était indisponible lundi soir pour venir s’exprimer dans l’émission Forum. Elle siégeait au Parlement municipal.
Pour le reste, elle ne souhaite faire aucun commentaire avant mercredi, jour où siège l'exécutif de la Ville de Genève. Ce dernier devrait alors dire s'il retire ou non sa plainte pénale. Une réunion à ce sujet a eu lieu lundi matin avec les deux associations qui ont cassé la chaussée.
Raphaël Leroy/boi