C'est l'hypothèse privilégiée par les enquêteurs de la brigade des stupéfiants. Il s'agirait de dealers extérieurs au marché local habituel et arrivés de Paris à la fin 2021. Une information que confirme Sylvain Guillaume-Gentil, porte-parole de la Police genevoise, mercredi dans La Matinale. "Ces dealers veulent élargir leur marché et faire plus de profit en vendant en Suisse", souligne-t-il.
Pour conquérir le marché genevois, les trafiquants proposent à leur clientèle des cailloux de crack déjà prêts à l'emploi. C'est-à-dire qu'ils ont déjà "basé" la cocaïne, en la chauffant avec du bicarbonate de soude pour former les petits cailloux, que les consommateurs vont ensuite fumer dans une pipe.
Crack "prêt à l'emploi"
Les dealeurs locaux ne pratiquent pas cette méthode, car cela représente une opération supplémentaire qui n'est pas lucrative. Mais pour des vendeurs parisiens, la plus-value est bien réelle.
Pour Franck Zobel, directeur adjoint d'Addiction Suisse, ce crack prêt à l'emploi explique en partie la situation que vivent les habitants des Pâquis. En effet, comme il l'explique à la RTS, le crack prêt à l'emploi induit une augmentation de la fréquence de la consommation de la substance.
Le crack a remplacé l'héroïne. Peu chère, cette drogue est addictive et sa consommation compulsive. Il faut compter environ 20 francs pour un caillou de 0,2 gramme.
>> Plus d'informations : La consommation de crack perturbe la vie dans le quartier genevois des Pâquis
Mohamed Musadak/hkr
Fermeture du préau de l'école de Pâquis-centre
Le parlement communal de la Ville de Genève a décidé mardi de fermer le préau de l'école de Pâquis-Centre. Le but: mettre un frein à la consommation de crack dans cette cour d'école. Une décision qui ne fait pas l’unanimité au sein de la gauche. En effet, selon certains élus comme la socialiste Paule Mangeat, fermer le préau ne fait que déplacer le problème. L'élue a ainsi déposé une motion pour une action plus ciblée de la police mais aussi un meilleur encadrement social.
Pour Daniel Sormani du MCG, qui dit craindre pour la sécurité des enfants, la fermeture du préau est, en revanche, un soulagement. De son côté, le PLR parle de la fermeture du préau comme d'une "première étape". Le parti a déposé une motion afin de mettre des barrières plus hautes autour du site et renforcer l'action de la police et des travailleurs sociaux.