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Genève mise sur le charbon pour se débarrasser des micropolluants

Beaucoup de micropolluants sont déversés dans l'Arve. [Keystone - Salvatore Di Nolfi]
Genève mise sur le charbon pour se débarrasser des micropolluants / La Matinale / 1 min. / le 1 juillet 2022
Les Services Industriels genevois (SIG) ont présenté jeudi le chantier d'une station d'épuration qui traitera les micropolluants des eaux usées de Genève et de l'agglomération d'Annemasse. Ce traitement transfrontalier se base sur une technologie assez simple: le charbon actif.

Il s'agit d'un charbon très poreux qui absorbe les petites particules de pollution. Les eaux usées passent à travers et jusqu'à 80% des micropolluants sont éliminés.

Ce nettoyage est important, car l'eau est ensuite rejetée dans l'Arve. Encore aujourd'hui, cette rivière est souillée par les eaux usées qui contiennent des résidus de ce que nous consommons, comme les médicaments ou la drogue.

Nature polluée

Frédéric Giraud, directeur de l'activité eaux usées aux SIG, explique vendredi dans La Matinale que cette pollution a des conséquences concrètes sur la nature: "Par exemple, les pilules contraceptives, qui passent à travers les urines, déversent des progestérones et des oestrogènes dans les milieux naturels. Cela a engendré des changements de sexe de batraciens ou de poissons. En traitants les micropolluants, on n'aura plus ce genre de problème."

L’Arve sera ainsi plus pure. Cette eau est pompée dans la nappe phréatique du Genevois. Elle est ensuite une nouvelle fois traitée avant de devenir de l’eau potable.

Le charbon peut de son côté être réutilisé. Une fois souillé, on le brûle pour le débarrasser des micropolluants. Il peut alors être remis dans le filtre.

La plus grande station d'Europe

Cette technologie est déjà utilisée en Suisse, notamment à Delémont (JU) ou à Penthaz (VD). Mais la station genevoise sera la plus grande d'Europe, en traitant les eaux usées de 140'000 habitantes et habitants.

Cette installation permettra de répondre aux nouvelles exigences de la Confédération, qui demande depuis 2016 aux grandes stations d'épuration de traiter les micropolluants. Les travaux s'achèveront en 2023.

Anouk Pernet/asch

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