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A Genève, l'interdiction des baptêmes évangéliques dans le Léman met le feu au lac

A Genève, l'interdiction des baptêmes évangéliques dans le Léman met le feu au lac. [LEEMAGE VIA AFP - PASCAL DELOCHE]
RTSreligion - Interdites de baptême au lac, deux Eglises évangéliques font recours / Chronique de RTSreligion / 2 min. / le 11 juillet 2022
Le canton de Genève a récemment interdit à deux Eglises évangéliques de procéder à des baptêmes dans le Léman au nom du principe de laïcité. Les deux paroisses ont fait recours contre ce qu'elle juge être une "atteinte à la liberté religieuse".

Ces baptêmes, qui se déroulent en général le dimanche matin "de manière paisible", sont très souvent célébrés par "immersion". C'est-à-dire qu'au lieu des quelques gouttes d'eau versée sur le front, la personne se plonge entièrement dans l'eau. Il s'agit d'une manière de rappeler les baptêmes tels qu'ils sont décrits dans la Bible.

La pratique est désormais interdite à Genève. Motifs de l'interdiction selon le Département de la sécurité, de la population et de la santé: le "baptême est un culte" et le canton a "instauré le principe selon lequel la manifestation cultuelle se déroule sur le domaine privé", excluant les rives et les plages publiques du Léman. La décision des autorités du 8 juillet dernier s'appuie sur la loi sur la laïcité de l'Etat adoptée en 2019 lors d'un référendum.

>> Relire : Les Genevois disent oui à la nouvelle loi sur la laïcité de l'Etat

Pas d'autorisation

"Seules les organisations admises à avoir des relations avec l'Etat peuvent demander à ce qu'une manifestation religieuse cultuelle soit autorisée sur le domaine public", et les deux paroisses évangéliques n'en font pas partie, complète le canton.

Pour figurer sur la liste, ces organisations doivent notamment s'engager à exclure les actes de violence physique ou psychologique, les abus spirituels, ainsi que les discriminations sur la base de l'origine ethnique ou nationale et de l'identité sexuelle et de genre.

Thérapies de conversion en question

Interrogé par l'AFP, le président de la Fédération évangélique du canton de Vaud, où les baptêmes sont toujours autorisés, Jean-François Bussy reconnaît que certaines paroisses évangéliques ont eu recours "il y a deux ou trois décennies" à des "thérapies de conversion", qui prétendent guérir l'homosexualité et sont en cours d'interdiction dans plusieurs cantons. "Ça n'a rien à voir", argumente-t-il, ajoutant que le réseau évangélique suisse "s'est positionné très clairement contre."

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Selon lui, "on ne sait pas très bien ce qui motive l'autorité cantonale à interdire les manifestations de ce style qui ne contreviennent pas à l'ordre public", constituant un exemple "pacifique d'une pratique religieuse louable." Jean-François Bussy dénonce un "abus d'autorité".

Recours déposé

Les deux Eglises évangéliques en question ont déposé un recours à la chambre administrative de la cour de justice de Genève, qui devrait trancher dans quelques semaines.

"On n'a eu aucune plainte dans le canton de Vaud, qui est beaucoup plus libéral à ce niveau que Genève, qui à mon avis applique une laïcité intégriste et une chasse aux sorcières assez détestable", accuse le président de cette branche du Réseau évangélique suisse, qui revendique environ 40'000 membres en Suisse romande.

Avec Neuchâtel, Genève est l'un des deux seuls cantons laïcs de Suisse: la séparation de l'Eglise et de l'Etat y est inscrite dans la loi depuis 1908.

vajo avec afp

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