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Un officier de police en service pincé en état d'ébriété à Genève

Des agents de police à Genève (image d'illustration). [Keystone - Salvatore Di Nolfi]
Un commissaire de la police genevoise suspendu pour avoir roulé ivre en service / Le 12h30 / 2 min. / le 20 juillet 2022
Un haut gradé de la police genevoise a été déplacé provisoirement de son poste de commissaire après avoir roulé, en service, sous l'emprise de l'alcool, a appris la RTS. Et ce, en compagnie d'une personne qui n'avait rien à faire dans son véhicule de police.

Un nouveau fait divers touche la police genevoise. Un officier supérieur a été pincé en état d'ébriété alors qu'il était en service au volant de sa voiture de fonction. Ce commissaire de police véhiculait par ailleurs un individu qu'il ne devait pas transporter.

Il a été déplacé provisoirement par sa hiérarchie. Une procédure interne est ouverte. Très affecté, l’homme admet, par la voix de ses avocats, un manque de clairvoyance et une erreur.

Ancien procureur général

Les faits datent du samedi 25 juin dernier. Peu après 4h du matin, un commissaire de police se fait rentrer dedans au centre-ville au volant de sa voiture de fonction, après avoir passé une partie de la soirée dans un établissement public. L'officier interpelle l'automobiliste après que ce dernier a tenté de prendre la fuite. Il appelle alors du renfort pour le prendre en charge.

Se faisant lui-aussi contrôler comme le veut l'usage, le haut gradé affiche un taux d'alcoolémie dépassant de peu la limite autorisée, soit 0,6 pour mille. Il s'agit d'une infraction légère au code de la route, passible d'une contravention.

De plus, il transporte un individu qui ne devait pas se trouver dans son véhicule de service. En l'occurrence, l'ancien procureur général genevois Daniel Zappelli. Contacté par la RTS, ce dernier, qui est désormais avocat, n'a pas retourné notre appel.

Regrets amers

La police genevoise ne souhaite pas commenter "un cas particulier". Elle entend également "protéger la personnalité du collaborateur dans le cadre de cette procédure". Mais selon les renseignements de la RTS, le commissaire a été provisoirement déplacé à la suite de ces événements. Il travaille désormais à la police de proximité en attendant la sanction qui sera prononcée, et dont il aurait déjà dit qu'il en acceptait le principe.

De son côté, le Ministère public genevois indique qu'"une procédure est en cours à l'IGS (la police des polices, n.d.l.r.), qui transmettra le moment venu son rapport au Procureur général". Les avocats du policier, Me Romain Jordan et Me Thomas Barth, affirment que leur client "a manqué de clairvoyance alors qu'il devait rencontrer un contact dans un établissement public". "Il regrette amèrement cette erreur qu'il assume et n'est pas près de se reproduire."

Nouveau code de déontologie

Ces faits égratignent une nouvelle fois l'image des forces de l'ordre genevoises. Elles sortent d'une affaire retentissante aux Pâquis en lien avec un patron de salon de prostitution. Et elles font face actuellement à une enquête de la police des polices pour des relations potentiellement problématiques avec un garagiste de Satigny.

Cette nouvelle affaire arrive donc à un moment délicat. Surtout qu'un nouveau code de déontologie a été distribué à tout le personnel de police, le 23 juin, selon les renseignements de la RTS. Soit deux jours avant ce nouvel événement.

Raphaël Leroy

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