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Un street artist pris en flagrant délit par la police genevoise

L'éphémère mosaïque de la rue Saint-Ours. [DR - Vanessa Marin]
Un street artist pris en flagrant délit par la police genevoise / La Matinale / 1 min. / le 25 juillet 2022
Des mosaïques sauvages sont apparues au-dessus de noms de rues genevoises. Une de ces œuvres a disparu aussi vite qu'elle est venue. Son auteur a été pris la main dans le sac par la police. Pour la première fois, il a dû décrocher une mosaïque.

Il se fait appeler MifaMosa et se définit comme "illustrateur de rue". Ce Français a plus de 300 mosaïques sauvages à son actif, principalement en France, mais aussi ailleurs en Europe. Plus d’une vingtaine de villes ont déjà reçu sa visite.

Ce sont les plaques de noms de rue qui inspirent MifaMosa. Ses petits carrés de mosaïque les mettent en image, parfois au premier degré et toujours avec humour. A Nantes par exemple, la rue Boileau, nommée ainsi en honneur d’un écrivain, s’est vue décorée d’un pichet en plein service… pour boire l’eau. "Mon message, c’est celui d’une poésie urbaine universelle qui souhaite vous mettre le sourire aux lèvres et des couleurs dans les yeux", explique l’artiste à la RTS.

Saint-Ours disparu

Pour son premier passage en Suisse, MifaMosa a voulu décorer la plaque de la rue Saint-Ours à Genève avec un petit mammifère auréolé. C'était sans compter une rencontre imprévue avec la police cantonale genevoise. "J’ai été étonné par leur amabilité", raconte l’artiste qui décrit les agents comme amusés par son travail. "Mais ils m’ont fait comprendre que ça ne se passait pas comme ça à Genève."

Les policiers contactent les propriétaires qui envoient une représentante sur place. "Je l’ai vue sourire", continue MifaMosa. "Ça m’a d’abord rassuré, mais elle m’a quand même demandé de retirer la mosaïque dans les 24 heures. J’ai demandé ce que je risquais si je ne le faisais pas. Le réponse était floue, mais on m’a évoqué les portes d’un tribunal."

Pour la première fois de sa carrière d’artiste, MifaMosa a donc décroché une œuvre. Plus de trace du Saint-Ours, car la mosaïque était fixée avec une colle pour bâtiments qui n’abîme pas les parois, affirme-t-il.

Genève plus sévère qu’ailleurs?

"Ce n’est pas la première fois que je suis confronté à la police. Je me suis fait attraper dans d’autres villes, mais jusqu’ici il y a eu une certaine tolérance." Certaines villes, comme Avignon, ont été jusqu’à intégrer ses œuvres aux recommandations touristiques.

Pourquoi la police genevoise a-t-elle été plus stricte qu’en France? Contactée, elle explique que ce collage de mosaïques, qu'il soit joli ou non, peut être considéré comme un dommage à la propriété. C’est aux propriétaires de décider s’ils considèrent ces œuvres comme une infraction. Ils peuvent alors décider de déposer une plainte pénale.

Cela été le cas récemment à Neuchâtel pour une centaine de souris peintes sur les murs. Si certains propriétaires s’en amusent, une vingtaine a porté plainte, relève ArcInfo.

A Genève, la police assure que les autres mosaïques apparues début juillet resteront en place tant que personne ne porte plainte. A noter que MifaMosa dit ne pas être au courant de ces autres œuvres. Mais il n’exclut pas de repasser en Suisse, même si son expérience genevoise l’a un peu refroidi.

Anouk Pernet

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