A Genève, l'affaire du dégrappage des Pâquis fait l'objet d'une nouvelle demande d'enquête auprès du canton. Elle émane des partis de droite et du centre. Elle vise la présidente verte du législatif de la Ville de Genève Uzma Khamis Vannini, ainsi que la magistrate écologiste Frédérique Perler. Celle-ci est dans la tourmente depuis la révélation de son implication dans le dégrappage sauvage aux Pâquis, le 22 juin.
Pour comprendre cette nouvelle offensive de l'opposition, il faut revenir au mois dernier. Le 5 juillet, une séance extraordinaire du parlement est convoquée. Les élus attendent des réponses de Frédérique Perler sur son rôle exact dans l'arrachage de la chaussée, réalisée deux semaines plus tôt par des militants avec l'aval informel de la magistrate.
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Silence dénoncé
Mais celle-ci se mure dans le silence. Elle explique que l'ouverture d'une enquête pénale, à la suite d'une dénonciation d'un élu du MCG, ainsi que d'une enquête interne, menée par une juge à la retraite, l'empêche de s'exprimer.
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Une posture qui serait contraire au règlement, selon les partis de droite et du centre. "A teneur de l'article 64 du règlement du Conseil municipal de la Ville de Genève, des réponses aux questions orales posées sont obligatoires", écrivent-ils dans une lettre adressée mercredi au Service des affaires communales du canton.
La droite et le centre accusent également la présidente du parlement de traiter différemment les questions posées par les élus. En somme, Uzma Khamis Vannini n'aurait pas été impartiale. "La présidente nous a surpris en répondant de quatre manières différentes concernant le sort à réserver aux questions posées lors de cette séance", poursuivent-ils.
Confiance entamée
Le Service des affaires communales est donc invité à analyser la conformité réglementaire de ces pratiques, et de prononcer, le cas échéant, "les sanctions adéquates". Ce même service avait déjà interpellé l'exécutif de la Ville de Genève, au début de l'affaire, s'agissant de l'opération de dégrappage en tant que telle. Il lui a donné jusqu'au 31 août pour se déterminer.
"Ce que nous remarquons, c'est une confiance qui s'effrite petit à petit, notamment avec les différentes procédures qui ont eu lieu cet été, estime Alain Miserez, élu du Centre. Le fait que la gestion de cette séance extraordinaire du 5 juillet est relativement opaque ne nous aide pas à regagner cette confiance. Pour que Le Centre et l'opposition puissent la regagner, nous avons besoin de réponses."
Respect du choix de l'exécutif
Contactée par la RTS, la présidente du parlement se dit sereine. Elle assure avoir suivi le règlement, notamment en respectant le choix de prise de parole ou non de l'exécutif.
"Informé de cette séance extraordinaire et de son ordre du jour, conformément à la loi, le Conseil d'Etat n'a pas manifesté d'opposition, rappelle Uzma Khamis Vannini. Pour ce qui est des questions posées par les élus, je ne peux pas de mon propre chef dire autre chose que ce que disent les membres de l'exécutif. J'estime que j'aurais commis une faute en le faisant."
Raphaël Leroy