Selon la magistrate, la pression se fait surtout ressentir au niveau des locaux scolaires. Les rentrées sont rendues difficiles en raison, par exemple, des oppositions, au niveau communal ou cantonal, lors de la construction de bâtiments. Elle pointe également du doigt un Grand Conseil qui n'adapte pas toujours le budget à la hausse des écoliers. "En 2020, on fait une rentrée scolaire avec beaucoup d'élèves supplémentaires sans moyens en plus", regrette-t-elle.
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Accueil des réfugiés d'Ukraine
Des postes d'enseignants ont été obtenus pour amortir la hausse des effectifs cette année, rassure l'élue socialiste, ainsi que pour accueillir plus d'un millier d'élèves ukrainiens supplémentaires. Ils seront au total probablement entre 600 et 700, contre 544 fin juin, indique la conseillère d'Etat, qui note que tous les enfants d'Ukraine ne se sont pas inscrits.
"Le vrai défi n'est pas tellement le nombre et les moyens financiers, c'est plutôt l'imprévisibilité, notamment à l'école primaire", souligne-t-elle. Une grande incertitude règne sur le nombre de nouveaux arrivants, le moment de leur arrivée et la localisation de leur lieu de résidence.
Difficile dès lors de prévoir leur placement dans les classes, en immersion partielle ou totale. Des moyens ont donc été mis pour l'école primaire afin d'assurer du co-enseignement ou des soutiens spécifiques en cas d'une augmentation du nombre d'élèves dans la classe, explique la ministre.
Enseignement spécialisé
Anne-Emery Torracinta juge "préoccupante" en particulier la hausse des effectifs dans l'enseignement spécialisé. Mais les 2218 élèves au total - soit 6% de plus que l'an dernier - seront suffisamment encadrés cette année, assure-t-elle, ajoutant que "quelques situations doivent encore être clarifiées".
Elle fait toutefois remarquer que l'accueil de ces enfants pose plusieurs défis. D'abord, on découvre souvent au début de l'année scolaire, dans des classes traditionnelles, des enfants qui ont des besoins particuliers. Il faut alors les intégrer dans des classes spécialisées, où ils arrivent "au fil de l'eau, au cours de l'année scolaire", ce qui peut poser des problèmes d'organisation.
"Ca veut dire qu'il faut renforcer l'école, et tout particulièrement l'école primaire", constate la magistrate, qui indique se battre depuis des années pour obtenir des fonds, sans que le législatif ne lui réponde toujours favorablement. "On doit se rappeler que l'école est un enjeu capital pour Genève et pour la Suisse en général et qu'il faut y mettre des moyens si on veut pouvoir assurer un enseignement de qualité", plaide-t-elle.
Pas de surpopulation dans les classes
Les enseignants doivent-ils se préparer à donner leurs cours dans des salles archicombles? Peut-on imaginer une trentaine d'élèves par classe, soit l'effectif de celle d'Anne-Emery Torracinta lors de sa première rentrée, au début des années 1960? Non, rassure la ministre, pour qui c'est d'ailleurs la dernière rentrée en tant que cheffe du Département de l'instruction publique.
Elle met par contre en avant d'autres défis. "A l'époque, on avait très peu d'étrangers et des classes plus homogènes", se souvient-elle. "Aujourd'hui, la société a changé. La moitié de nos élèves, quand ils commencent l'école primaire, ne parlent pas le français à la maison, ça n'est pas leur langue maternelle. On a des défis de grande ville, de métropole, avec toutes les difficultés qui vont avec. Mais on sait y répondre", conclut la conseillère d'Etat.
Propos recueillis par Esther Coquoz
Adaptation web: Antoine Michel avec ats
Une semaine de vacances d'été en moins à Genève
Selon le nouveau calendrier scolaire, les élèves genevois ont eu, cet été et pour la première fois, sept semaines de vacances à la place de huit.
Pour compenser, les vacances de Pâques s'étendent désormais sur deux semaines complètes plus un jour pour Vendredi saint. Et le lendemain de l'Ascension est aussi congé pour faire le pont avec le week-end. La durée totale de la période loin des bancs reste donc inchangée (13,5 semaines) par rapport à l'ancien système, qui datait de 1976.
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Contact permanent avec l'enfant grâce aux montres connectées
Le nouveau gadget de l'écolier à la mode, c'est la montre connectée. L'appareil, dont les ventes ont explosé l'an passé, permet d'envoyer des messages, de passer des coups de fil et est même équipé d'un traceur GPS. Les parents disposent ainsi d'un moyen de communication en temps réel avec leur enfant.
Silvain Guillaume-Gentil, le porte-parole de la police cantonale genevoise, y voit le moyen d'éviter des alertes inutiles, par exemple quand un tout petit se trouve chez sa nounou plutôt que chez ses grands-parents. Des questions éthiques se posent toutefois. La Commission française de l'informatique et des libertés alerte ainsi sur un potentiel d'intrusion excessif dans la vie des enfants. Certains modèles permettent en effet d'allumer le micro et la caméra à distance.