Le PS au secours des associations responsables du dégrappage de la chaussée aux Pâquis
Le Parti socialiste de la Ville de Genève veut aider les associations responsables du dégrappage du bitume aux marteaux-piqueurs, intervenu le 22 juin dernier aux Pâquis.
Cette action sauvage n’avait pas reçu l’accord formel des autorités municipales, mais elle avait fait l’objet de discussions en haut lieu avec le département de l’aménagement de l’écologiste Frédérique Perler, provoquant la polémique.
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Mercredi, au terme d’un rapport d’investigation sur le sujet, l’exécutif de la Ville a prié les organisateurs de payer la remise en état du domaine public. Une amende leur a également été promise. Résultat: la facture pourrait excéder 4000 francs. Les socialistes ont donc décidé de les soutenir financièrement.
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Jetons de présence
La décision a été prise jeudi par le comité de la section Ville du Parti socialiste. L'idée est de reverser les jetons de présence engrangés par les élus socialistes du Parlement municipal lors de la séance extraordinaire qui a eu lieu le 5 juillet sur le sujet. Cela représente une somme d'environ 3000 francs. De quoi éponger une bonne partie des frais imputés aux deux associations qui avaient piqué la chaussée en juin.
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"Suite au rapport de l’ancienne juge Junod, il s’est avéré qu’effectivement les associations n’avaient pas reçu d’autorisation écrite. Par contre, elles avaient toutes les raisons de penser, en toute bonne foi, qu’elles avaient l’autorisation de faire ce dégrappage. Donc, on ne comprend pas pourquoi maintenant il va falloir qu’elles paient les dégâts", explique la coprésidente du parti municipal Joëlle Bertossa samedi dans le 12h30.
Buts identiques
"Par ailleurs, la séance extraordinaire du Parlement de la Ville de Genève, demandée par la droite, nous a beaucoup dérangés", poursuit-elle.
"Cette séance n’a servi, à proprement parler, à rien, mais elle coûtera plus de 30'000 francs aux contribuables par les jetons de présence qui sont reversés aux élus et aux différents partis. Dès le départ, alors que nous ne pouvions refuser cet argent, nous n’avions aucune envie de le garder. Ainsi, nous le redonnons aux contribuables par le biais de ces associations, dont les buts correspondent aux buts du Parti socialiste, à savoir rendre la Ville de Genève plus agréable."
Ce geste est reçu positivement par Survap (association des habitants des Pâquis) et Actif-TrafiC, les deux entités responsables de l'action illicite. "Nous accueillons ce don avec beaucoup de satisfaction et de reconnaissance, parce qu’il s’agit d’un des nombreux témoignages de soutien que nous avons reçus. Beaucoup de gens nous ont confiés être soulagés de voir qu’il y a des gens qui ont pris les choses en main, qui ont osé faire une action forte pour secouer les choses en matière climatique. Nous sommes heureux de trouver une traduction financière à nos activités qui sont nombreuses sur ces sujets", réagit Thibaut Schneeberger, cosecrétaire romand d'Actif-TrafiC.
L'aide financière du Parti socialiste de la Ville de Genève doit encore recevoir l'aval de son groupe parlementaire et ses 19 élus municipaux. La décision finale interviendra jeudi prochain.
Raphaël Leroy