A Genève, de jeunes actifs et d'anciens sans-abris sous le même toit
La Maison Lazare a ouvert ses portes à Genève en 2021 avec un concept assez simple: une collocation entre ceux qui ont besoin d’un abri et celles et ceux qui débutent dans la vie. Le bilan de cette première expérience en Suisse est concluant.
Ils sont 12 hommes à se partager une grande maison à Genève, ce qui représente un luxe pour la plupart d'entre eux. Une moitié d'anciens sans-abris et l'autre moitié de jeunes actifs ont chacun une chambre qu'ils paient 900 francs par mois. Ils partagent les sanitaires, la cuisine et les repas, au moins une fois par semaine. "On a beaucoup de chance, on est très bien équipés", témoigne Ignace Barek, habitant de la maison depuis 9 mois.
Ignace est un jeune actif de 25 ans, qui apprécie l'esprit communautaire, "ça ne veut pas dire qu'on est meilleurs potes, mais on s'entend tous bien, on est content de se voir, on a tous un petit mot à se dire". L'idée est de combattre l'isolement et les conséquences négatives de la pauvreté. Pas d'alcool, ni de drogue, ou de télévision, les échanges sont encouragés avec l'objectif d'éloigner les personnes des addictions.
Un cadre favorable
Dans la collocation depuis 7 mois, Stéphane Guibert prend plaisir à préparer des repas après avoir connu la galère. "J'étais au chômage, dans la rue pendant quand même une année. C'est une très bonne expérience de vie aussi". Comme les autres anciens sans-abris, Stéphane reçoit de l'aide de l'hospice général pour payer son loyer. "Quand tu arrives ici, tu peux te sentir que bien", déclare-t-il.
Le cadre au calme a son importance. C'est la leçon retenue par ce concept qui vient de France, où une dizaine de collocations ont été créées par la Fondation Lazare. "Il y a un coloc' accueilli qui s'est marié, il y en a un autre qui a renoué contact avec ses enfants, il y en a un qui vient de trouver un job, tout ça au cours de l'année", raconte Ignace. Depuis le lancement, en France, 40% des personnes sans-abris qui sont passées par ces maisons retrouvent un emploi.
Cette résidence est la première de la Fondation en Suisse. La présidente de Maison Lazare Genève, Anne-Lorraine De Malliard, espère déjà installer des logements mobiles sur le terrain de la maison, pour accueillir des femmes.
>> Ecoutez l'interview d'Anne-Lorraine De Malliard dans l'émission Forum :
Camille Rivollet/Elisa Casciaro
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