L'initiative émane de la gauche, des syndicats et de diverses associations. Son enjeu est de taille, car Genève compte environ 40% d'étrangers. Le texte comporte par ailleurs une originalité, puisqu'il ne fait aucune distinction entre les permis de séjour.
Si l'initiative est acceptée par le peuple, aussi bien un permis C qu'un demandeur d'asile ou un expatrié titulaire de papiers diplomatiques aurait les mêmes droits politiques qu'un citoyen suisse, pour autant qu'il ait vécu huit ans à Genève.
Pour l'instant, les étrangers établis depuis au moins huit ans en Suisse ont le droit d'élire, de voter et de signer des initiatives et des référendums sur le plan communal. Ils n'ont pas de droits politiques au niveau cantonal.
"Exclure des gens du débat est un problème"
Invité samedi dans Forum, le député d'Ensemble à gauche Pierre Vanek estime que cela doit évoluer. "L'essentiel des débats se fait à l'échelle cantonale. Et quand vous avez 40% des gens qui résident dans le canton qui sont exclus du débat politique, c'est un problème", a-t-il plaidé.
A ses yeux, "étendre le suffrage à ces personnes permettrait à l'Etat de Genève de planter des racines démocratiques beaucoup plus profondément dans la société genevoise, qui est multinationale et multicutlurelle".
"Les étrangers votent moins que les Suisses"
Cet argumentaire est fermement contesté par la députée UDC Virna Conti. "Je me pose la question de savoir jusqu'où on ira, jusqu'où la gauche ira dans le 'bradage' des droits politiques et dans cet esprit de systématiquement revoir à la baisse leurs conditions d'octroi."
L'élue questionne l'utilité d'un tel élargissement du droit de vote. "La gauche dit que les droits politiques permettent l'intégration, mais force est de constater qu'à l'échelon communal, les étrangers votent bien moins que les Suisses."
asch