Cette décision a été prise en assemblée dans l'après-midi par les membres du Syndicat du personnel des transports (SEV) et de Transfair. Les grévistes réclament l'indexation de 1,2% de leur salaire depuis janvier. Au vu de la situation financière difficile de la régie publique autonome, son conseil d'administration a décidé d'octroyer une indexation de 0,6% depuis septembre et une prime unique de 400 francs.
La direction des TPG a dénoncé la reconduction de la grève. L'accord signé en 2018 avec les partenaires sociaux requiert un préavis de dix jours afin de pouvoir permettre la mise en place d'un service minimum, a-t-elle indiqué. Le réseau sera donc fortement perturbé jeudi. Mercredi, les offres régionales et transfrontalières étaient assurées, tandis que l'offre urbaine était réduite, selon les TPG.
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Piquets aux dépôts
Afin de pouvoir assurer un service minimum, les TPG avaient placé dans la nuit de mardi à mercredi environ 180 bus et trams sur le réseau. Des conducteurs volontaires ont été amenés sur les lieux pour prendre le volant. Une situation dénoncée par le SEV et Transfair, qui estiment qu'elle "a davantage péjoré la situation qu'il ne l'a améliorée", tant pour les usagers que pour le personnel.
Le mouvement a débuté aux aurores par des piquets de grève devant les trois dépôts principaux de l'entreprise au Bachet, à la Jonction et à En Chardon et devant ses locaux de Vernier. Ils ont réuni environ 400 personnes. Le SEV et Transfair n'étaient pas en mesure de dire la proportion de grévistes sur les 2200 employés des TPG, personnel administratif compris.
Mobilisation des fonctionnaires
Les fonctionnaires genevois étaient également mobilisés mercredi pour leur pouvoir d'achat, mais aussi pour le maintien des prestations à la population. Compte tenu de la convergence des revendications, le Cartel intersyndical du personnel de l'Etat et du secteur subventionné avait choisi la même date que celle arrêtée par les deux syndicats des TPG.
Une résolution a été votée à l'unanimité, moins une abstention, dans l'après-midi lors d'une assemblée. Elle exige une indexation des salaires de 3%. Le Conseil d'Etat refuse, se limitant à 1,35% au projet de budget 2023, a indiqué Olivier Baud, président du Cartel. "Il oppose public et privé. Si notre pouvoir d'achat diminue, le privé en pâtira aussi", a-t-il déclaré.
Le personnel exige aussi le versement de l'annuité 2023, biffée à trois reprises ces dix dernières années, et le maintien des 488 nouveaux postes prévus l'an prochain à l'Etat. La résolution demande encore que l'Etat couvre la hausse des coûts de l'énergie, afin qu'ils ne soient pas compensés par une baisse des prestations ou des salaires dans les entités subventionnées. L'assemblée a ajouté une demande pour l'indexation des rentes.
Manque d'effectifs
Une majorité des quelque 350 personnes présentes à l'assemblée provenait de l'enseignement. Dans le primaire, 52 écoles étaient mobilisées mercredi, tandis qu'il y a eu des piquets de grève dans tous les cycles d'orientation. En outre, 20% des enseignants du secondaire post-obligatoire ont participé au mouvement, selon leurs représentants syndicaux.
La mobilisation a été moins suivie dans certains services, comme la sécurité, la santé et le social, où un service minimum est imposé. "Vu le manque d'effectifs dans la détention, c'est tous les jours service minimum", a déploré Marc Baudat, de l'Union du personnel du corps de police. Une infirmière aux Hôpitaux universitaires de Genève a livré un témoignage identique.
La journée de mobilisation s'est terminée par une manifestation rassemblant un millier de personnes. Partie des environs de la gare Cornavin, elle a rejoint la place Neuve, en passant par les Rues-Basses. En l'absence d'avancées sur ces demandes, la mobilisation pourrait se poursuivre jusqu'au débat parlementaire sur le budget à la mi-décembre. Une assemblée du personnel est prévue le 8 novembre.
ats/vajo