Via un décret, l'exécutif genevois entend limiter la vitesse dans 450 rues du canton. Il souhaite mettre l'accent sur la généralisation des zones à 30 km/h en vue de réduire les nuisances sonores.
De son coté, le PLR dénonce mardi dans un communiqué de presse un coup de force du Département des infrastructures. Pour le parti, cet arrêté a été rendu alors même qu'une série de motions sont en discussion au sein du Grand Conseil. Et d'estimer que l'exécutif ne reconnaît pas les travaux et l'autorité du Parlement en la matière.
"Nous avons beaucoup instruit sur cette question au sein de la commission des transports. Nos travaux allaient à un bon rythme, nous avons auditionné les TPG, ainsi que des associations, nous étions à bout touchant, prêts à se déterminer. Et patatra, voilà que le Département des infrastructures a décidé de rendre un arrêté", regrette le député PLR Alexandre de Senarclens mardi dans Forum.
Des problèmes pour les transports publics
Pour ce qui est du fond, le Parti libéral-radical n'est pas convaincu par la généralisation des zones à 30 km/h, qui posent notamment des problèmes pour les transports publics.
Les membres de la commission des transports n'avaient pas de position dogmatique, précise Alexandre de Senarclens. "Notre intérêt était de savoir quels étaient les effets de ces 30 km/h selon les quartiers ou les axes. L'intérêt était aussi de savoir quels seraient les effets sur les transports publics. Le problème, c'est que cet arrêté ne respecte pas une loi de 2016, pour une mobilité cohérente et équilibrée, une loi qui voulait une hiérarchisation du réseau routier, avec des pénétrantes, des réseaux qui sont structurants, qui permettent d'entrer en ville et d'en sortir."
Le PLR espère maintenant que le gouvernement suspendra l'arrêté afin de rouvrir le dialogue.
Une question de santé publique pour les Verts
Selon les Verts, l'exécutif genevois ne va pas trop loin et il n'avait pas à attendre la fin des travaux parlementaires, puisque d'autres rapports sont encore attendus.
Dans Forum, la députée verte Marjorie de Chastonay rappelle l'urgence climatique: "Passer à 30km/h, c'est tout d'abord une mesure sanitaire, c'est pour répondre à une question de santé publique. Je rappelle qu'il y a encore 120'000 habitants à Genève qui souffrent du bruit. Il faut vraiment absolument diminuer le bruit du trafic routier. Un gros travail au niveau du phonoabsorbant a déjà été fait, mais ça n'est pas suffisant."
La diminution de la vitesse du trafic routier doit aussi permettre de fluidifier le trafic. "Des vitesses plus lentes doivent encourager à recourir à la mobilité douce", conclut la députée verte.
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Sujets radio: Gabriela Cabré et Renaud Malik
Adaptation web: Miroslav Mares