L'absence d'un des accusés était attendue. Cet ancien résident du foyer n'a plus donné signe de vie depuis un certain temps et reste introuvable. Il est poursuivi pour omission de prêter secours. Il lui est reproché de s'être enfui des Tattes sans donner l'alerte, alors qu'il avait vu de la fumée qui s'échappait d'une porte.
En revanche, personne n'avait prévu qu'un autre ancien occupant du foyer fasse faux bond. L'homme doit notamment être jugé pour incendie par négligence. C'était dans sa chambre que le feu s'était déclaré. Mardi matin, son avocate a expliqué que son client avait eu des ennuis de train en France, mais qu'il était en route.
Le Tribunal de police a donc patienté jusqu'à mardi après-midi, avant de se résoudre à constater l'absence de l'accusé. Les avocats des trois autres prévenus et ceux des plaignants ont alors demandé le report du procès. Le président du tribunal Olivier Lutz, après un bref délibéré, a accédé à leur requête.
Trois autres prévenus
Dans cette procédure, un ancien coordinateur de la sécurité incendie du foyer des Tattes doit répondre d'homicide et de lésions corporelles par négligence. Selon l'accusation, il aurait omis de prendre des mesures suffisantes pour éviter qu'un départ de feu ne tourne à la tragédie.
Deux agents de sécurité présents la nuit du sinistre sont aussi jugés dans cette affaire. Le Ministère public genevois les accuse d'avoir voulu éteindre l'incendie au lieu d'immédiatement procéder à l'évacuation du bâtiment. Leur attitude aurait conduit à la propagation de la fumée dans les étages.
Aucun exercice d'évacuation
L'incendie du foyer des Tattes s'était produit en novembre 2014. Le feu s'était déclaré dans un bâtiment accueillant les hommes célibataires. Un résident avait perdu la vie, mort asphyxié dans la cage d'escalier. Plusieurs autres occupants, pris de panique, avaient sauté des fenêtres, se blessant grièvement pour certains.
Au sein du foyer, l'interdiction de fumer et de cuisiner dans les chambres était peu respectée, selon l'accusation. Enfin, les agents de sécurité présents sur le site disposaient d'informations lacunaires. Ils ignoraient ainsi que les pompiers n'avaient pas de passe-partout pour ouvrir les portes coupe-feux.
Selon l'acte d'accusation, les bâtiments du foyer où logeaient les hommes célibataires n'avaient ainsi fait l'objet, en 2014, d'aucun exercice d'évacuation. Des affichettes expliquant les comportements à adopter en cas d'incendie étaient bien placardées aux murs, mais elles étaient régulièrement arrachées par les résidents.
vajo/ami avec ats