L'initiative législative cantonale du Parti socialiste genevois prévoit que les personnes éligibles aux subsides d'assurance-maladie obtiennent un chèque dentaire annuel de 300 francs.
En seraient exclues celles qui bénéficient également de l'aide sociale ou des prestations complémentaires. Au total, 126'000 personnes sont concernées, selon le PS.
L'effet de la santé bucco-dentaire sur la santé
"Selon plusieurs études, entre 6 et 20% de la population renoncent aux soins dentaires pour des raisons de coût", relève le président du PS genevois Thomas Wenger. C'est une situation que le parti juge inacceptable, étant donné l'effet considérable de la santé bucco-dentaire sur la santé globale.
En plus de l'aide financière, l'initiative vise à renforcer la prévention de la santé bucco-dentaire, non seulement pour les plus jeunes mais aussi pour le reste de la population. Pour coordonner l'ensemble de cette politique de santé publique, le PS genevois demande la création d'un poste de médecin-dentiste cantonal.
Financement par une taxe sur les sodas
Le coût de cette initiative est estimé à près de 45 millions de francs par année, une somme à inclure dans le budget de l'Etat. Le PS genevois propose de taxer les boissons sucrées, par exemple à hauteur de 40 centimes par litre, pour financer une partie des mesures prévues. Cette piste de financement ne fait pas partie du texte de l'initiative.
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Les socialistes ont quatre mois pour récolter les 5438 signatures nécessaires. Si l'initiative est acceptée par le Grand Conseil, elle sera promulguée et entrera en vigueur comme une loi ordinaire. En cas de refus, la population sera appelée à se prononcer.
ats/oang
Un sujet politique récurrent
L'accès aux soins dentaires est un sujet politique récurrent dans plusieurs cantons.
Les Genevois ont ainsi refusé en 2019 une initiative constitutionnelle pour une assurance obligatoire de soins dentaires, comme les Vaudois en 2018 et les Neuchâtelois en septembre dernier.
Le PS genevois revient à la charge en utilisant une méthode différente. "C'est toutefois seulement une première étape", a souligné Thomas Wenger. Le PS genevois qui compte présenter plus tard des propositions plus ambitieuses.