Le potentiel géothermique du canton de Genève s'avère meilleur qu'espéré

Cette étude permet de combler un véritable manque de connaissances. De manière générale, la Suisse connaît mal son sous-sol. Notre pays n'a pas de tradition minière ou pétrolière qui aurait prospecté les profondeurs.

Genève se félicite ainsi d'être le premier canton à pouvoir cartographier son sous-sol. Des camions-vibreurs ainsi que des petits boîtiers oranges posés un peu partout sur le territoire cantonal ont récolté plus de 100 téraoctets de données, soit l’équivalent de 20 millions de chansons au format mp3. Cela a permis de générer des images 3D inédites du sous-sol situé entre 150 et 5000 mètres de profondeur.

Ces résultats démontrent que les cartes actuelles sont erronées. Les failles du sous-sols – les zones de roches poreuses où se trouve parfois de l’eau – y sont dessinées en diagonale. On découvre aujourd’hui qu’elles sont en réalité orientées d'est en ouest. Cette erreur explique pourquoi certains forages n'ont pas donné de résultats.

>> Les précisions du 12h30 :

Keystone - Salvatore Di Nolfi

30% des besoins du canton

Maintenant que l'emplacement de ces failles est connu, les Services industriels de Genève (SIG) vont pouvoir mieux cibler les forages. Les risques sismiques seraient ainsi limités. Cela augmenterait également les chances de trouver de l'eau chaude, que la géothermie exploitera pour produire du chauffage.

Vers 2026, les SIG devraient passer à la phase d'exploitation de cette géothermie de moyenne profondeur, à travers quatre ou cinq sites. Cela participera à couvrir 30% des besoins en chauffage du canton avec la géothermie d’ici 2050. Cela représente 10 points de pourcentage de plus que ce qui était attendu.

C'est aussi une bonne nouvelle pour le canton qui veut atteindre la neutralité carbone en 2050 également.

>> Interview dans Forum de Cédric Hohlmüller, codirecteur de Géothermie Suisse :

Anouk Pernet/asch