Les règles se trouvent assouplies pour 13'000 bâtiments situés dans des villages protégés et le long des rives du lac, entre l'impératif de ne pas défigurer le paysage et le besoin de favoriser le développement des énergies renouvelables. Il ne sera plus nécessaire à leur propriétaire d'obtenir une autorisation avant la pose de panneaux solaires sur la toiture, a expliqué le conseiller d'Etat Antonio Hodgers, chef département du territoire.
Le magistrat a rappelé que Genève, par rapport à d'autres cantons, avait pris du retard en matière d'utilisation de panneaux solaires. Le fait que 30% des toitures du canton se trouvent actuellement en zones protégées a indéniablement constitué un frein. Le défi aura été de lâcher un peu de lest, tout en restant dans les clous.
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Raisons esthétiques
Certains édifices demeurent, en effet, sensibles. On trouve dans cette catégorie les constructions protégées par le canton ou la Confédération, ainsi que celles situées dans un plan de site, comme c'est le cas par exemple de l'ensemble du village d'Hermance. Pour ces bâtiments, une autorisation de construire reste obligatoire.
Ceci ne signifie pas que l'installation de panneaux solaires y est impossible. Il faut simplement comprendre qu'on ne pourra pas le faire n'importe comment, a expliqué Antonio Hodgers. Le propriétaire d'un bâtiment protégé ou en plan de site, si sa requête est acceptée, se verra imposer certains choix, comme "le coloris ou l'orientation".
La députée genevoise Claude Bocquet, présidente de la commission Energie et des Services industriels de Genève (SIG), a résumé le problème. Jusqu'à présent, a-t-elle noté, les propriétaires étaient incités à recourir aux énergies renouvelables, mais n'étaient pas autorisés à poser des panneaux solaires pour des raisons esthétiques.
Issu des rangs du PLR qui voulait mettre fin à des "tracasseries administratives", ce projet de loi a fédéré l'ensemble des groupes. Le texte a été approuvé par 72 voix et 10 abstentions.
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ats/kkub