Le Département fédéral des transports (DETEC) a approuvé le "Dossier après plan sectoriel de l'infrastructure aéronautique (PSIA)" déposé par l'Aéroport international de Genève (AIG) en 2019, a annoncé vendredi l'Office fédéral de l'aviation civile (OFAC).
Il s’agit de l’aboutissement d’un processus commencé en 2013 entre les services fédéraux et cantonaux compétents et l’exploitant de l’aéroport. Dans le cadre de cette procédure, plusieurs centaines d’oppositions ont été transmises à l’OFAC.
Le nouveau bruit admissible pour l'AIG est considéré comme une valeur de référence essentielle pour les permis de construire dans le canton de Genève, explique l'OFAC. Il délimite le développement maximal du bruit du trafic aérien. L’aéroport est tenu d’en contrôler le respect annuellement. Le cadastre de bruit du trafic aérien sera mis à jour en conséquence.
Etape importante
L'approbation du nouveau règlement d'exploitation constitue une étape fondamentale, selon l'OFAC. Pour la première fois, un système novateur de quotas pour les décollages nocturnes retardés, dont l’impact acoustique est le plus important, est introduit.
Les quotas concernent les vols prévus avant 22h00 mais décollant en retard. Le règlement permet trois départs par semaine de vols long-courriers entre 22h00 et 24h00, exploités par les avions les plus bruyants. D’autres départs de vols long-courriers de ce type peuvent être autorisés à condition qu’il soit démontré que les courbes de bruit ne risquent pas d’être dépassées.
Le système de quotas vise à limiter l’exposition au bruit durant ces heures sensibles. Une fois les quotas épuisés, les compagnies doivent s’acquitter d’une taxe progressive fortement dissuasive.
Courbe de bruit légèrement modifiée
Le nouveau bruit admissible couvre un territoire légèrement plus important que le bruit effectif généré en 2019. La forme de la courbe est plus allongée et l’exposition au bruit est presque identique le long de l‘aéroport.
L’approbation des plans permettra une exploitation répondant aux exigences d’avenir tout en assurant les meilleures conditions de sécurité et de fluidité. Il est ainsi prévu de réaliser une sortie rapide en piste 04, équivalente à celle existante pour les atterrissages en piste 22.
L'approbation prévoit aussi la levée de contraintes à l’usage de certaines places de stationnement pour les avions. Jusqu’à présent, certains postes ne pouvaient être utilisés qu’à condition que d’autres ne le soient pas.
Recours annoncé
Les opposants au nouveau règlement sont montés au front vendredi. La CARPE, soutenue par l'ATCR (Association transfrontalière des communes riveraines de l'aéroport) et l'ARAG (Association des riverains de l'aéroport), a annoncé le dépôt d'un recours auprès du Tribunal administratif fédéral (TAF).
Selon elles, le nouveau règlement d'exploitation de l'aéroport de Genève exposerait 29'000 personnes à des nuisances trop élevées en 2030. Les associations de riverains de l'aéroport critiquent notamment le nombre trop élevé par an (11'000) de mouvements d'avions après 22h00.
Les opposants au nouveau règlement s'en prennent également au PSIA. Ils comptent notamment contester les objectifs fixés par ce plan lors de la procédure devant le Tribunal administratif fédéral. Ils déplorent que le PSIA "prévoit une croissance démesurée de l'aéroport avec 25 millions de passagers en 2030, pour un vol toutes les 90 secondes".
furr avec ats