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A Genève, certains loyers prennent l'ascenseur en raison de l'inflation

Les tarifs du gaz vont augmenter d'un tiers à Genève dès le 1er mai. [Keystone - Salvatore Di Nolfi]
L’inflation fait augmenter certains loyers à Genève / Forum / 2 min. / le 3 décembre 2022
Si vous êtes locataire et que votre loyer est arrimé au coût de la vie, vous pouvez être touché par une hausse de loyer, conséquence de l'inflation. Près de 2000 locataires ont déjà contacté l’Asloca Genève, un chiffre record, a appris la RTS.

Les locataires touchés à Genève devront débourser en moyenne 250 francs de plus par mois, selon les information de l'émission Forum samedi. En cause, la clause d'indexation sur le coût de la vie, qui peut se trouver sur certains baux de cinq ans renouvelables. Liée au calcul de l'inflation, elle permet d'augmenter ou de baisser le montant du loyer en fonction du renchérissement.

Il existe en effet plusieurs types de loyers. Les plus courants sont ceux indexés sur les taux hypothécaires. D'autres loyers dépendent du coût de la vie, ou autrement dit de l’Indice des prix à la consommation (IPC).

Et c’est précisément l'indice qui permet de calculer l’inflation. En clair, plus les prix augmentent, plus ce type de loyer risque de prendre l’ascenseur. Mais s’il n’y a pas d’inflation, ces loyers restent stables, voire diminuent.

Hausse massives

Ces dernières semaines, avec l'inflation qui s'affirme, des hausses massives ont été constatées. Sur les deux premières semaines de novembre seulement, plus de 100 personnes ont contacté l'association de défense des locataires Asloca Genève à ce sujet.

Une habitante d’un quartier populaire de la ville, qui a souhaité rester anonyme, a récemment reçu un courrier de sa régie l'informant que son loyer avait augmenté de 125 francs par mois.

Cette mère de deux enfants doit donc débourser 2525 francs, au lieu de 2400, sans compter les charges. Ces dernières augmentent elles aussi fortement. La locataire a confié à la RTS vivre depuis "dans un gros état de stress, prise au piège comme un rat, sans perspective d’aide".

Face à cette hausse de son loyer lié à l'indice des prix, la locataire n'a pas d'autre choix que de payer, aucun recours n'est possible.

Hausse légale

Car cette hausse est légale, encadrée par le droit fédéral: pour les loyers indexés sur le coût de la vie, les propriétaires sont en droit de les réévaluer une fois par an. Il faut aussi souligner que, de l’avis de l’Asloca et jusqu’à cette année, ces loyers étaient plus avantageux que ceux basés sur les taux hypothécaires.

Mais tout a changé ces derniers mois. Le renchérissement a gagné toute l’Europe et la Suisse n’est pas épargnée avec une inflation à 3,3%, du jamais vu depuis 2008.

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Discussion possible

Sur les quatre grandes régies genevoises contactées par la RTS, seule Pilet et Renaud a accepté de répondre, en confirmant qu'elle avait bien envoyé des hausses de loyers liées à l’inflation.

La régie l’affirme: pour les locataires qui reçoivent une hausse importante, elle peut envisager une discussion et une solution à l’amiable. Comme le rappelle l’Union suisse des propriétaires immobiliers, un propriétaire n'a pas intérêt à ce que le locataire ne puisse plus payer son loyer.

Ces discussions représentent à peu près le seul recours des locataires concernés. Si les discussions avec le propriétaire et la régie n’aboutissent pas, leur seule issue de secours sera de chercher un logement moins cher ou d'attendre que l’inflation se calme.

Léa Sélini

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