De nombreux cas de harcèlement sexuel au sein de la police genevoise, selon un sondage
Sur la seule année 2021, les chiffres sont un peu inférieurs (36% pour les femmes, 18% pour les hommes), indique jeudi la police cantonale genevoise dans son communiqué.
Le sondage rapporte majoritairement des cas qualifiés de "plus légers". Les commentaires désobligeants ou dégradants sont ainsi les types de comportements subis le plus fréquemment cités. Ils se situent sur une fourchette d'apparition comprise entre 21% à 48%.
Suivent (entre 8 et 15% des cas) les histoires indésirables à contenu sexuel, le fait de se faire siffler ou dévisager, l'exposition à des images pornographiques, ainsi que les appels téléphoniques, lettres ou messages électroniques indésirables ou obscènes.
Aucun abus ou viol
Les comportements qualifiés de "plus graves" sont plus rarement mentionnés, ils sont apparus entre 0,7% et 6% du temps dans le sondage. Ils regroupent les contacts corporels ou invitations sexuelles indésirables, le chantage sexuel, les attouchements ou encore les baisers. A noter qu'aucun abus sexuel ou viol n'a été signalé.
Le sondage montre que les comportements déplacés sont initiés à près de 70% par des personnes sans lien de subordination particulier. Les supérieurs hiérarchiques sont présents dans 23% des cas.
Le communiqué de la police signale encore "un résultat intéressant", à savoir le ratio entre les comportements vécus et observés. Il révèle que les personnes observent trois fois plus de comportements inopportuns qu'elles n'en subissent.
Réactions "avec humour"
Au total, 790 personnes ont répondu au sondage, 66% d’hommes et 34% de femmes. Parmi ces personnes, 68% sont des policières et des policiers, 23% sont du personnel administratif et 9% des assistantes et assistants de sécurité publique (ASP). L'échantillon est jugé représentatif du personnel de la police genevoise, qui emploie 2200 personnes.
Interrogées sur leur réaction après une situation de harcèlement, les victimes répondent surtout, dans 20 à 25% des cas, avoir réagi "avec humour" et s'être défendues verbalement. Elles en ont parlé avec des collègues ou leur entourage dans environ 15% des cas.
En revanche, les réactions par voies de communications officielles ou le fait de porter plainte ont rarement été mentionnés, ne dépassant pas la fourchette des 0,2% à 1,3% de cas.
Formation et ateliers
La police genevoise annonce, pour l'an prochain, une campagne d'affichage pour sensibiliser "sur les comportements trop fréquemment présents." Cette thématique sera également abordée dans le cadre de la formation, mais aussi via des plateformes d'échanges.
Des ateliers de mise en situation au moyen de la réalité virtuelle seront également au programme. La police genevoise affirme "une tolérance zéro face à toutes formes de harcèlement".
ats/ami