Le concours international d'architecture, pour l'agrandissement du Musée d'art et d'histoire de Genève, sera lancé à l'automne 2023, indique jeudi le Conseil administratif dans un communiqué. Le projet lauréat sera désigné à l'automne 2024.
L'ensemble devra intégrer le bâtiment de l'ancienne Ecole des Beaux-Arts ainsi qu'un parc public. Une surélévation et un remplissage de la cour du bâtiment principal sont exclus.
Musée plus que centenaire
Le projet devra permettre une augmentation d'environ 4000 m2 de la surface utile. Inauguré en 1910, le MAH est vétuste et manque d'espace d'exposition.
Un premier projet conçu par l'architecte français Jean Nouvel avait été refusé dans les urnes en 2016 à cause de la dénaturation de la cour intérieure de l'édifice et du modèle de financement public-privé controversé.
Un campus au coeur de Genève
La Municipalité avait remis l'ouvrage sur le métier en associant de nombreux partenaires. Le scénario retenu vise à créer un campus muséal au coeur de la cité, concentrant l'ensemble des services du MAH dans un îlot urbain délimité par le boulevard Helvétique, le boulevard Jacques-Dalcroze, la promenade du Pin et la promenade de l'Observatoire.
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Il est prévu d'intégrer la Bibliothèque d'art et d'archéologie, un centre de documentation et de recherche et des espaces de consultation de la collection du musée qui rassemble 650'000 objets. Il y aura aussi des lieux de médiation, un auditorium, des échoppes et un restaurant.
Après la phase d'étude du projet lauréat, une demande de crédit d'études complémentaire sera déposée pour concrétiser les phases d'autorisation de construire et d'appels d'offres.
ats/oang
Le projet ne convainc pas Alfonso Gomez
Présenté jeudi par le Conseil administratif de la Ville de Genève, le projet d'agrandissement du Musée d'art et d'histoire (MAH) ne convainc pas dans ses propres rangs. Le magistrat Vert Alfonso Gomez s'oppose à ce projet qui "ne prend pas en compte les enjeux environnementaux", révèle vendredi la Tribune de Genève.
"C’est un projet d’un autre temps, qui ne prend pas suffisamment en compte les enjeux environnementaux", déclare le conseiller administratif dans un entretien publié dans le quotidien genevois. "On n’a pas changé de paradigme. On est dans la création de nouveaux besoins plutôt que dans la réutilisation de l’existant", ajoute M. Gomez.
Il craint que le patrimoine arboré et la pleine terre en face du MAH ne disparaissent avec l'extension en sous-sol. Cette option sous la butte est envisagée dans le projet présenté jeudi par ses collègues le socialiste Sami Kanaan, l'élue du Centre Marie Barbey-Chappuis et la Verte Frédérique Perler. Un concours d'architecture international doit être lancé pour affiner la réflexion.