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Dans les prisons genevoises, les "parloirs de Noël" mettent du baume au coeur des familles

Les "parloirs de Noël" ont lieu dans un endroit à part à Champ-Dollon (GE). [RTS - Charlotte Frossard]
Des parloirs de Noël qui mettent du baume au coeur aux familles de détenus / La Matinale / 2 min. / le 23 décembre 2022
En Suisse, on estime qu'environ 9000 enfants ont un parent en prison. Pour que ceux-ci puissent, eux aussi, avoir droit à un moment en famille pour Noël, la fondation REPR et les établissements pénitentiaires organisent des parloirs supplémentaires, notamment à Champ-Dollon (GE).

Depuis de nombreuses années maintenant, la Fondation REPR ("Relais Enfants Parents Romands", anciennement "Carrefour Prison") soutient les proches de personnes détenues en Suisse romande, en particulier les enfants. Elle offre notamment des conseils, un suivi socio-éducatif et surtout un accompagnement lors des visites au parloir.

À Genève, la fondation organise par exemple des parloirs supplémentaires à l'occasion de Noël, en collaboration avec les établissements pénitentiaires, afin de permettre aux familles de profiter d'une bribe de l'ambiance de Noël.

Ambiance particulière

"C'est fabuleux, ça change tellement des parloirs auxquels on est habituées", témoigne une mère de famille, accompagnée de sa fille de cinq ans, à l'issue de l'une de ces visites spéciales à Champ-Dollon. "Pendant une heure, on avait vraiment l'impression qu'on n'était pas en prison. C'était une autre ambiance, beaucoup plus détendue, avec les décorations... Et on a pu faire des photos!"

Aucun cadeau ne peut être apporté, mais les enfants peuvent confectionner des bricolages sur place pour que tous les membres de la famille puissent repartir avec un objet.

Ces "parloirs de Noël" organisés dans le canton de Genève ne durent pas plus d’une heure et quart, pour permettre à plusieurs familles de venir. Ils sont accordés en plus du parloir hebdomadaire classique, à l'approche de la date du Réveillon.

Parcours difficiles dans l'ombre

En Suisse, environ 9000 enfants ont l'un de leurs parents en détention, selon plusieurs études et ONG. Mais il n'existe pas de chiffres officiels. "Évaluer le nombre d’enfants concernés est pourtant l'une des recommandations des droits de l’enfant", relève Manon Vuille, responsable du programme Focus Enfants de la Fondation REPR.

Elle rappelle que ce sont souvent des enfants qui vivent une situation compliquée "dans l'ombre". "Tant qu'ils ne se manifestent pas, on ne va pas se demander de quoi ils ont besoin", signale-t-elle. Pour sa part, la fondation REPR soutient et accompagne environ 300 enfants.

Reportage radio: Charlotte Frossard

Texte web: Pierrik Jordan

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