En raison de ses nombreux dérapages antisémites, Dieudonné est persona non grata depuis des années à Genève et dans la plupart des villes du pays.
Pour la Coordination intercommunautaire contre l'antisémitisme et la diffamation (CICAD), voir l'humoriste de retour sur scène au bout du lac est tout simplement inacceptable. L'association déplore le fait qu'il ait pu louer une salle, et y jouer un spectacle devant environ 500 personnes, alors qu'il a été condamné en mai 2022 pour "discrimination raciale, diffamation et injure".
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Selon la CICAD, Dieudonné y joue notamment un sketch qui tourne en dérision la Shoah ainsi qu'un sketch transphobe.
Un film avec Frank Dubosc
Le directeur de la salle de spectacle Emmanuel Clerc explique que le comédien a tout simplement menti sur son identité lors de la réservation. "Nous, on a loué la salle pour la présentation d'un film, avec éventuellement la participation de Frank Dubosc, mais en aucun cas pour un spectacle comme celui-ci."
Mis face au fait accompli, il explique qu'il est alors difficile d'évacuer une salle de cette taille, "pour des risques évidents de sécurité".
Pour sa part, le secrétaire général de la CICAD Johanne Gurfinkiel croit en la bonne foi du directeur de l'Uptown. Il en profite pour rappeler l'importance de la vigilance et la mobilisation face à l'antisémitisme.
Mohammed Musadak/jop
Une lettre d'excuse surprenante
Cet incident intervient alors que Dieudonné s'est fait l'auteur mardi d'une démarche pour le moins surprenante. Le journal franco-israélien Israël Magazine - classé politiquement à droite - a publié une lettre d'excuses du polémiste, en première page de son site web.
"Je demande pardon à toutes celles et ceux que j’ai pu heurter, choquer, blesser au travers de certaines de mes gesticulations artistiques", écrit-il notamment. "Je pense notamment à mes compatriotes de la communauté juive, avec lesquels je reconnais humblement m’être laissé aller au jeu de la surenchère." Il y explique "préparer sa retraite" et aspirer à "quitter la scène en paix".
Contacté par Le Parisien, le directeur du magazine André Darmon explique qu'il s'agit bien d'une authentique lettre de l'humoriste, qui lui a été transmise par... Francis Lalanne. "J’ai trouvé prématuré de rencontrer Dieudonné, avec qui j’ai eu maille à partir dans le passé. J’ai donc opté pour une déclaration que j’ai soumise à nos lecteurs. Je ne suis ni juge, ni commissaire, à eux de juger", raconte-t-il au journal. Et d'ajouter: "Le temps nous dira si Dieudonné était sincère."