L'Université de Genève porte plainte dans l'affaire de l'entartage manqué de Céline Amaudruz
L'institution académique réprouve ces faits par voie pénale, une première. L'alma mater genevoise n'avait en effet jamais saisi la justice pour de tels actes. L'événement dont a été victime Céline Amaudruz est jugé "inadmissible". Selon l'Université, il menace directement la liberté d'expression et entrave le bon fonctionnement démocratique de l'institution.
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L'UNIGE rappelle que c'est "la troisième fois depuis le printemps 2022 que la tenue d'un événement public organisé dans les locaux de l'université est interrompue, voire empêchée". Les deux précédents incidents étaient fondés sur des allégations de transphobie.
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Menace de sanctions contre les étudiants ayant participé
Ce dernier dérapage est décrit par l'Université comme celui de trop. Les lignes rouges qui avaient été tracées en accord avec les associations d'étudiants, qui insistaient sur le respect de la liberté d'expression et le respect des personnes, ont été franchies. "L'espoir a été déçu", regrette l'UNIGE, qui porte donc plainte contre inconnu pour violation de domicile.
Si des étudiants ou étudiantes ayant participé à cette action sont identifiés, ils pourraient être déférés devant le conseil de discipline et s'exposeraient à des sanctions administratives, menace aussi l'institution.
L'association des étudiants dénonce la décision
La CUAE, association faîtière et syndicat des étudiants de l'UNIGE, a dénoncé cette décision dans un communiqué. Elle précise qu'elle n'a pas organisé cette action d'entartage et qu'elle ne la revendique pas - malgré le fait que l'un de ses membres ait été identifié par l'une des associations organisatrices du débat - , mais dit se mobiliser "contre les menaces de sanctions disciplinaires et pénales annoncées par voie de presse par le rectorat de l’UNIGE".
La CUAE soutient également que la pratique de l'entartage est une action symbolique qui ne cherche pas à terroriser, mais plutôt à tourner en ridicule certains discours ou idées politiques. Elle dit enfin soutenir "l'existence de contestations politiques au sein de l'université".
Sujet radio: Gabriela Cabré
Adaptation web: ami/vic avec ats
Eric Bauce désigné recteur de l'Université de Genève
Le professeur Eric Bauce, ancien vice-recteur exécutif de l’Université Laval au Canada, sera le nouveau recteur de l'Université de Genève. L'Assemblée de l'Université l'a désigné lors de sa séance mercredi soir.
Il est désigné pour nomination par le Conseil d'Etat pour la période 2023-207, indique l'université dans un communiqué. Et de préciser que la loi sur l’Université, entrée en vigueur en 2009, confère à l’Assemblée de l’Université le rôle de désigner le recteur ou la rectrice.
L'assemblée regrette de n’avoir reçu qu’une seule candidature interne et aucune candidature féminine, tant interne qu’externe, et cela malgré le travail proactif de ses membres. Elle considère que l’absence de candidatures féminines relève de problèmes structurels conduisant à l’absence relative, de fait, de femmes à des postes à responsabilité à tous les échelons. L’Assemblée s’interroge ainsi sur l’attractivité du poste et souhaite engager une large réflexion à l’interne à ce sujet.