"Il m’est déjà arrivée qu'un cycliste soit à deux doigts de me percuter. Il faut être très attentif", conte une passante interrogée mercredi dans le 19h30 au centre-ville de Genève. Un chauffeur estime pour sa part que le comportement des piétons n'est pas toujours irréprochable. "Certains prennent des risques en traversant sans regarder".
Le canton de Genève a comptabilisé 145 accidents en 2021, dont 136 avec dommages corporels. Dans deux tiers des cas, les piétons ne sont pas eux-mêmes responsables des accidents. Quand ils le sont, ils se montrent trop inattentifs ou développent le sentiment qu'avoir la priorité suffit pour être protégé.
Des endroits "trompeurs" pour le piéton
Certains endroits donnent également l'impression aux piétons d'être sans danger alors que ce n'est pas le cas, relève Alexandre Brahier, porte-parole de la police du canton de Genève.
"La particularité ici, par exemple, c’est cette longue ligne droite avec ce passage au milieu. On pourrait avoir tendance à s'engager rapidement, il y a même des barrières. On pourrait se sentir protégé, mais au final non", explique-t-il en montrant un passage pour piétons du boulevard Jaques-Dalcroze. Ainsi, même en ayant la priorité, le piéton a un devoir de vigilance.
Mauvais aménagement urbain
Mais redoubler d'attention n'est pas toujours suffisant aux yeux de certaines associations de mobilité. Sur la place Bel-Air, très fréquentée par les passants, les bus, les trams et les taxis, pas moins de vingt accidents de piétons ont été recensés en 2021.
Pour Patrick Lacourt, membre du comité de la section genevoise de Mobilité Piétonne, la faute revient à un mauvais aménagement urbain. "Plusieurs piétons vont traverser la route pour rejoindre les arrêts de bus qui sont juste derrière. Et forcément, ils traversent à travers la place. Le parcours est beaucoup trop long s’ils respectaient les passages piétons", pointe-t-il au micro de la RTS.
Des arrêts mal répartis et des passages piétons qu’il devient urgent de redessiner. Une autre solution envisagée, cette fois plus radicale, serait de limiter le passage des voitures au centre-ville pour une circulation plus sereine.
Sujet TV: Claire Eckersley
Texte web: Hélène Krähenbühl