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Le Conseil d'Etat refuse de nommer le recteur choisi par l'Université de Genève

Le Conseil d'État bloque la nomination du futur recteur choisi par l'Université de Genève
Le Conseil d'État bloque la nomination du futur recteur choisi par l'Université de Genève / 19h30 / 2 min. / le 18 janvier 2023
Le Conseil d'Etat genevois n'a pas avalisé la candidature d'Eric Bauce au poste de recteur de l'Université de Genève (UNIGE). Le professeur québécois avait été désigné par l'assemblée générale de l'alma mater pour succéder à Yves Flückiger.

Sans remettre en cause les qualités d'Eric Bauce, l'exécutif a estimé qu'il ne remplissait pas certains critères essentiels. La conseillère d'Etat genevoise Anne Emery-Torracinta a rappelé mercredi avoir été auditionnée par les instances de l'université sur le profil que devait avoir, à ses yeux, le futur recteur.

"Ce n'est pas la question de la nationalité qui compte. A l'Université de Genève, une majorité de professeurs sont d'origine étrangère. L'essentiel, avec les enjeux qu'on a aujourd'hui, c'est quelqu'un qui a un réseau, un carnet d'adresse", a indiqué la socialiste dans Forum.  "Le futur recteur doit pouvoir défendre la place des hautes écoles en Suisse et en Europe, surtout quand ces hautes écoles se trouvent sous pression comme c'est le cas actuellement", a-t-elle ajouté.

Le budget accordé par la Confédération aux hautes écoles pourrait notamment s'éroder. Les intentions annoncées du côté de Berne sont alarmantes. "C'est aujourd'hui que les hautes écoles doivent se mobiliser". Aux yeux de la conseillère d'Etat genevoise, il est impératif que le recteur retenu puisse être "immédiatement opérationnel".

>> Relire à ce sujet : Le Conseil d'Etat genevois désapprouve le choix des candidats au poste de recteur de l'UNIGE

>> L'interview d'Anne Emery-Torracinta dans Forum :

Pas de recteur canadien pour l’Université de Genève: interview d’Anne Emery-Torracinta
Pas de recteur canadien pour l’Université de Genève: interview d’Anne Emery-Torracinta / Forum / 6 min. / le 18 janvier 2023

Trop âgé

Les 62 ans d'Eric Bauce ont aussi joué en sa défaveur. Il n'aurait pas été possible pour lui d'effectuer un deuxième mandat de quatre ans, a souligné Anne Emery-Torracinta. Le professeur aurait eu trois ans pour mettre en oeuvre son projet et il aurait dû ensuite partir, a ajouté le président du Conseil d'Etat genevois Mauro Poggia.

En résumé, le gouvernement genevois a estimé que le candidat québécois n'était pas la personne idéale pour relever les défis immédiats que devait affronter l'Université de Genève (UNIGE). Une nouvelle procédure devra être ouverte dans les meilleurs délais par l'assemblée en vue de la nomination du futur recteur ou de la future rectrice.

"Les critères peuvent varier d'une période à l'autre. On n'est pas en train de se dire que pour l'éternité il ne faudra jamais avoir un recteur ou une rectrice qui vienne de l'étranger", a précisé Anne Emery-Torracinta.

>> Voir aussi l'interview d'Eric Bauce dans le 12h45, avant la décision du Conseil d'Etat genevois :

Invité du journal, le nouveau recteur de l’Université de Genève, dont la nomination doit être confirmée par le Conseil d'Etat.
Invité du journal, le nouveau recteur de l’Université de Genève, dont la nomination doit être confirmée par le Conseil d'Etat. / 12h45 / 2 min. / le 18 janvier 2023

Nouvelle procédure

Pour Mauro Poggia, cette affaire ne se réduit pas à une opposition entre les partisans de l'ouverture au monde de l'université et ceux qui prônent la fermeture. "L'esprit provincial, c'est aussi penser que l'air frais vient toujours de l'extérieur", a fait remarquer le président du Conseil d'Etat.

Du côté de l'UNIGE, on prend acte de la décision. L'assemblée de l'université, composée de 45 personnes, va relancer le processus de recherche d'un ou d'une candidate. Le rectorat actuel, dont le mandat s'achève le 14 juillet, promet d'assumer ses responsabilités. "Il n'y aura ni vacance ni hésitations à la tête de l'université".

>> Les précisions dans Forum :

Université de Genève: le Conseil d'Etat refuse de nommer un recteur canadien
Université de Genève: le Conseil d'Etat refuse de nommer un recteur canadien / Forum / 2 min. / le 18 janvier 2023

ats/iar

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Yves Flückiger: "Chaque organe a joué son rôle"

La décision du Conseil d’Etat genevois remet en question l’autonomie de l’institution, selon l’assemblée de l'UNIGE.

"Cette décision dénote une défiance envers une assemblée participative, représentante des différents corps de l’Université", répond par écrit le Bureau de l'assemblée à la RTS.

Un avis que ne partage pas Yves Flückiger, actuel recteur de l’Université de Genève. "Chaque organe a joué son rôle. L’assemblée de l’université devait désigner une personne, le Conseil d’Etat a pris ses responsabilités, donc il n’y a pas ici d’atteinte à l’autonomie de l’université. Ce sont les textes de lois qui précisent le rôle de chacun", explique-t-il.