Publié

Des infirmières des HUG atteintes de Covid long menacées de licenciement

Menacées de licenciement par les HUG, des infirmières atteintes de Covid long se mobilisent
Menacées de licenciement par les HUG, des infirmières atteintes de Covid long se mobilisent / 19h30 / 2 min. / le 26 janvier 2023
Plusieurs infirmières des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) en fonction lors de la crise du Covid-19 il y a trois ans sont aujourd'hui affectées d'un Covid long et menacées de licenciement. Elles dénoncent une injustice et de l'ingratitude de la part de l'hôpital.

En première ligne lors de la pandémie de Covid-19, elles étaient infirmières aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et ont contracté le virus pendant leur activité. Deux ans plus tard, elles en gardent encore des séquelles.

"Tout ce qui peut paraître normal pour vous me demande à moi de l’énergie", explique Gloria Castro jeudi dans le 19h30 de la RTS. "Cette fatigue m'oblige à tout planifier et organiser à l'avance, cela demande du repos avant et après", abonde une autre ancienne infirmière des HUG, qui témoigne anonymement.

Diagnostiquées d'un Covid long, il leur est impossible de reprendre leur poste.

Un sentiment d'injustice

Après plus de deux années sans travail, les HUG leur annoncent un licenciement à venir. "L'entretien était froid et expéditif. J'ai essayé de plaider ma cause comme j'ai pu, en disant que j'étais encore capable de travailler à un petit taux d'activité", rapporte cette infirmière.

"Mon RH m'a dit qu'il y avait 1400 postes et qu'aucun n'était pour moi", ajoute-t-elle.

Ce refus est vécu comme une douche froide par les deux soignantes. "Comme je ne suis plus rentable, je ne suis plus employable", conclut Gloria Castro. "J'ai ressenti énormément de colère et un sentiment d'injustice profond."

Le cadre légal respecté

Contactés, les HUG soutiennent avoir respecté le cadre légal et ne pas pouvoir commenter des situations individuelles. Ils affirment favoriser le retour en emploi en cas de maladie professionnelle.

"Si la reprise n'est pas possible dans l'emploi d'origine, les HUG identifient les disponibilités en postes adaptés aux restrictions médicales (...) de la personne", affirme par écrit l'hôpital.

Pour le conseiller d'Etat genevois en charge de la Santé Mauro Poggia, il n'y a rien d'anormal dans cette démarche. "On a l'impression que le Covid long est une super-maladie qui touche des super-héros. Sans minimiser le travail qui a été fait par le personnel soignant, c'est une maladie qui doit être reconnue comme telle, avec les conséquences qui sont celles de n'importe quelle autre condition diminuant les capacités de travail", affirme-t-il.

S'il est impossible pour l'heure de savoir combien d'infirmières seraient concernées par cette situation, certaines envisagent déjà de déposer un recours en cas de licenciement, a appris la RTS.

Sujet TV: Claire Eckersly

Adaptation web: iar

Publié