Le blocage de routes visant à faire passer en force des mesures écologiques est désormais du passé pour Extinction Rebellion (XR). Depuis quelques jours et durant un mois, les militants de l'ONG internationale convient les partis genevois à une discussion autour de la mise en place d'assemblées citoyennes pour faire respecter les neuf limites planétaires.
Et le succès est étonnant, comme le montre le reportage diffusé samedi dans le 19h30 de la RTS.
"Je suis très heureuse que XR choisisse aussi cette voie-là pour faire avancer la cause environnementale", se réjouit la présidente des Vert’Libéraux genevois Marie-Claude Sawerschel.
"Pour nous c'est fondamental d'inclure plus les citoyennes et citoyens dans les discussions", renchérit Teo Frei (Solidarités) alors que le président du MCG François Baertschy souligne qu'un "dialogue est la meilleure des choses".
Décisions difficilement contraignantes
Seul point polémique: les militants aimeraient que les décisions de l’assemblée citoyenne soient contraignantes pour le gouvernement, un élément radical qui nécessiterait un changement dans la Constitution. "La question qui émerge, c’est de savoir comment cela pourrait être légalisé pour en faire un outil permanent de notre démocratie", explique Dylan Pouilly, membre de XR Genève.
Au sein des assemblées citoyennes, quelques dizaines de participantes et de participants sont tirés au sort pour constituer un panel représentatif de toutes les couches de la population. Après une phase d’information en profondeur sur la thématique choisie, avec l’intervention d’expertes et experts, l’assemblée délibère pour trouver le plus large consensus possible.
Cet outil démocratique est en plein essor depuis vingt ans. Il a notamment été utilisé en Irlande pour remédier à des impasses politiques sur l’avortement ou le changement climatique.
"Le règne du meilleur argument"
La délibération, qui suppose la possibilité pour les participants de changer d’avis, joue un rôle central dans le processus. "Ce qui est au coeur, ce n’est pas le pouvoir ou la majorité mais ce qu’on appelle le règne du meilleur argument", explique Victor Sanchez-Mazas, docteur et chercheur à l’Institut de la citoyenneté (UNIGE).
"C’est clairement l’avantage d’une assemblée citoyenne sur un parlement de représentants élus où les lignes partisanes et les programmes des partis empêchent de réellement changer d’avis et de se laisser convaincre par le bord opposé", poursuit-il.
XR Genève va aussi à la rencontre de la population pour faire connaître les assemblées citoyennes. Une conférence ouverte au public sera donnée le 15 février. Des actions de désobéissance civile non violente et spectaculaires sont tout de même prévues durant tout le mois, en complément à la promotion des assemblées.
>> Lire aussi : Le mouvement Extinction Rébellion veut renoncer à la désobéissance civile
Cecilia Mendoza/oang