Comme chaque matin, Ana vient faire un tour au "Free-Go" de son quartier des Charmilles à Genève. "On va voir ce qu’il y a… Ah il y a du quinoa, c’est magnifique", s'exclame la Genevoise. Ces denrées auraient dû être jetées, mais sont ici en libre-service.
Ana remplit son sac avec des raves et des céleris. Elle en donnera une partie à sa voisine. "Je lui ai amené des légumes, c’est elle qui m’a fait la soupe. Le soir, j’ai reçu une soupe toute chaude. C’est beau le partage", se réjouit-elle.
Commerces partenaires
Le frigo est approvisionné grâce à William et Larry. Tous les jours, les deux collaborateurs de l'association Eco-Citoyen font le tour des commerces partenaires en vélo-cargo.
Le Refettorio, un restaurant genevois, donne par exemple des produits bientôt périmés pour leur éviter la poubelle. En l'occurrence, ce sera des pâtes, du quinoa et de la semoule qu'ils ramèneront au Free Go du quartier des Charmilles.
Ce jour-là, les deux hommes ont récupéré au total 29 kg de nourriture. Parfois, c'est plus, parfois c'est moins. En moins d’une heure, le frigo sera entièrement vidé.
Constat alarmant
L’initiative des Free Go est partie d’un constat simple, mais alarmant: 2,8 millions de tonnes de nourriture sont jetées chaque année en Suisse. Eco-Citoyen veut lutter à son échelle contre ce gaspillage en aidant les gens dans le besoin.
"Le Free Go des Charmilles est là depuis le mois de juin 2022. Depuis lors, il y a eu 1,6 tonne de denrées qui ont pu être sauvées. Donc si on poursuit de cette manière sur cette seule installation, on sera à 2,4 tonnes après un an", explique Rémi Merle, le secrétaire général d’Eco-Citoyen et créateur des Free-Go.
Camille Rivollet/ami
Une application pour les invendus
A 30 minutes de la fermeture, il reste encore beaucoup de marchandises dans la boulangerie Aimé Pouly de Champel. Pour éviter de jeter, l'application Too Good To Go permet aux clients d’acheter des paniers de produits invendus.
"Je vais mettre un petit bagnat au thon, un cookie et une salade feta-pois chiche", détaille Rémy, le vendeur, devant la cliente qui est venue chercher son panier. "Le client paye 5,90 francs sur l’application et on met pour une valeur de 18 francs dans le panier", précise-t-il.
Cette solution n’est pas miracle mais permet de limiter les pertes. "Cette application nous a permis de diminuer le gaspillage alimentaire. Néanmoins, il en reste toujours un petit peu, donc on essaie de limiter par d’autres moyens, comme une meilleure planification, pour s’adapter à la demande qui est par nature extrêmement fluctuante dans nos métiers", souligne Nicolas Boucault, directeur du groupe Aimé Pouly. Dans ce magasin, ce sont 5 à 10 paniers qui sont vendus chaque soir.