Lors du vote, 38 élus se sont prononcés en faveur du changement, alors que 33 s'y sont opposés. La conseillère administrative Marie Barbey-Chappuis a bien tenté d'inverser le cours des choses, mais sans succès. "Dans la plupart des cas, le port du burkini n'est pas le choix des femmes, mais le résultat d'une société patriarcale que la gauche combat", a-t-elle argumenté.
Le règlement actuel fonctionne à satisfaction depuis 5 ans et il répond à des impératifs d'hygiène et de sécurité, a poursuivi la magistrate du Centre. Dans certains rares cas, comme les personnes en transition, des solutions ont pu être trouvées, a-t-elle ajouté, dénonçant "une polémique inutile et contreproductive".
Référendum annoncé
Pour les partisans du changement de règles, empêcher le port du burkini marginalise une population déjà fragile. A leurs yeux, le burkini n'est qu'un simple maillot de bain. D'autres piscines en Suisse romande disposent déjà de telles règles. Il s'agit, selon une élue socialiste, de faire preuve d'empathie et d'inclusivité.
L'UDC a dans la foulée annoncé mardi le lancement d'un référendum contre cette modification du règlement sur les installations sportives de la Ville de Genève.
Pour ce parti, "il est hors de question d’ouvrir une brèche dans la cohésion qui unit toute la population genevoise, dans sa diversité", précise-t-il dans un communiqué. Les référendaires ont 40 jours pour rassembler les signatures nécessaires.
ats/ami
Le cadrage autour du burkini agace la gauche
Le cadrage politique et médiatique autour du burkini, et plus globalement sur l'Islam, agace passablement certaines intervenantes de la RTS. Car à l'origine, la modification de règlement ne fait pas de référence au burkini, autorisant simplement l'utilisation de tenues de bain plus couvrantes. C'est bien la droite qui y voit une "concession aux islamistes".
"Il faut absolument sortir de cette focalisation sur les femmes musulmanes et le burkini", appelait Meriam Mastour vendredi dans Forum. "Ce n'est pas uniquement de ces personnes dont il est question."
La jeune illustratrice Nida-Errahmen Ajmi, active dans la campagne "Baignade inclusive", déplore aussi ce phénomène. "Je viens à la piscine pour me baigner, pas pour plonger dans l'islam. On ne vient pas répandre l'islam dans l'eau", regrette-t-elle dans le 19h30. Elle s'est également fendue d'un thread sur Twitter pour dénoncer le traitement médiatique de cette question.