Faut-il bannir la publicité commerciale de l'espace public? Après six ans de débats, les Genevoises et les Genevois vont enfin trancher cette question le 12 mars. L'affichage culturel, sportif ou éducatif resterait autorisé, tout comme le sponsoring. Seules les affiches marchandes disparaîtraient de l'espace public.
Pour la droite et les milieux économiques, la décision affecterait avant tout les entreprises locales. Mais le camp du oui, constitué d'associations antipublicité et des partis de gauche, affirme le contraire.
Ni cohésion sociale ni respect de l'environnement
"Seuls les grands groupes avec beaucoup d'argent, dont les services et les produits n'amènent rien en termes de cohésion sociale et de respect de l'environnement, peuvent se payer ces affiches", assure le député socialiste Emmanuel Deonna, membre du comité d'initiative, lundi dans La Matinale de la RTS.
Les partisans de l'interdiction dénoncent notamment la promotion de produits nocifs pour l'environnement ou d'images sexistes, en se référant aux expériences dans d'autres pays.
Risque d'un report sur d'autres supports
Mais Alain Miserez, co-président du comité référendaire et conseiller municipal du Centre, tire d'autres enseignements de ces exemples à l'étranger.
"Si on prend l'exemple de Grenoble, l'entier des affichages sur le domaine public ont été enlevés mais ont été reportés sur d'autres biais - sur les transports publics et sur les arrêts de bus", dit-il. "Ce n'est pas ce que je souhaite pour le futur de l'affichage en ville de Genève."
Pas de consensus sur le coût de l'interdiction
Il n'y a pas de consensus non plus sur le coût d'une suppression de la publicité dans les rues de Genève. Les initiants parlent d'une perte de moins de 5 millions de francs annuels alors que les référendaires mettent en avant le chiffre de 10 millions.
Les habitantes et habitants de la Ville de Genève auront le dernier mot et en cas de oui dans les urnes, la publicité disparaîtrait de l'affichage public de la commune en 2025.
Anouk Pernet/oang
Débat mardi au Grand Conseil vaudois
Le débat sur l’affichage public en ville pourrait aussi s’intensifier dans le canton de Vaud. La motion d'un élu vert sera débattue mardi au Grand Conseil pour rendre aux communes leur autonomie en la matière d’affichage.
Aujourd’hui, les communes vaudoises sont obligées par la loi cantonale de mettre à disposition des emplacements pour l’affichage commercial. Le texte veut rendre aux municipalités leur autonomie et leur permettre de débattre d’une suppression de la publicité, comme à Genève. Mais cette idée divise la droite, puisque le groupe PLR appelle à la soutenir.
La position du groupe PLR étonne Guy Gaudard, député PLR et président de l’association des commerçants du quartier lausannois de Chailly.