Souhaitant réduire leurs déchets de 25% d'ici 2025, les autorités cantonales misent également sur deux centres de tri pour atteindre leurs objectifs. Mais ces projets accusent de sérieux retards.
L'usine des Chenevriers est en rénovation depuis plusieurs années et les travaux devaient initialement s'achever à la fin de l'année, mais plusieurs couacs les ont ralentis. Sous la gestion des Services industriels genevois (SIG), le plus grand centre d'incinération d'ordures ménagères du pays serait à nouveau opérationnel en 2026.
Retard pour les déchets organiques
Le projet du site Pôle Bio a été lancé au début des années 2010 et vise à traiter uniquement des déchets organiques afin de les transformer en biogaz et en engrais. Sa mise en route devient urgente, puisqu'il doit remplacer une autre infrastructure saturée et vieillissante.
Selon les informations récoltées par la RTS, les autorisations pour sa construction ont été accordées en janvier dernier. Le site pourrait être exploitable à la fin de l'année 2024, mais seulement si aucun recours n'est déposé.
Ces retards impliquent des coûts importants pour le canton. Ils pourraient également porter atteinte aux objectifs de tri. La gestion des ordures par les deux infrastructures est liée à la nouvelle loi de gestion des déchets qui impose une obligation du tri à la source. "Les ménages vont trier et réduire les volumes d'ordures ménagères. C'est pourquoi nous avons eu la volonté de remodeler l'usines des Cheneviers. Pôle Bio fera sa part en accueillant les ordures ménagères", explique au micro de La Matinale Rémy Jafferet, directeur Pôle Bio aux SIG.
Responsabilités de la population genevoise
Misant sur la responsabilité individuelle, les autorités cantonales ont décidé de réduire les capacités de l'usine des Cheneviers dans la volonté de faire disparaître des poubelles noires les déchets organiques, le carton et le verre. Ces détritus qui constituent encore plus de 50% des ordures ménagères.
Genève envisage d'infliger des amendes si le tri n'est pas correctement effectué. Elle parie donc sur le bon comportement des Genevoises et des Genevois. En effet, difficile pour le canton d’envisager la construction d'autres sites d'incinération.
Matthieu Raies, chef du secteur de déchets au service de géologie, sols et déchets, a exposé à la RTS les contraintes auxquelles s'exposent les autorités cantonales. Les infrastructures de gestion de déchets ne peuvent être érigées qu'en zones industrielles - rares sur le territoire genevois - et soulèvent tendanciellement plus d'oppositions, surtout les décharges.
Mâchefers bientôt enfouis?
Le canton doit également trouver une solution pour ses mâchefers, dont le site de gestion est saturé à Genève. Comme l'exportation de ces restes de déchets brûlés dans le Jura cessera à la fin de 2024, des terres agricoles à Satigny étaient pressenties pour leur enfouissement, provoquant une forte opposition.
Après le dépôt d'un recours, la justice a mis le projet en pause en attendant de statuer. L'ensevelissement des mâchefers a également pris une tournure politique. Plusieurs partis, dont l'UDC et le PLR, ont déposé des initiatives et des motions à ce propos.
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Sujet radio: Gabriela Cabré
Adaptation web: Mérande Gutfreund