La révision du règlement relatif à l'enseignement privé du Département de l'instruction publique (DIP) genevois est encore au stade de la consultation. Mais certaines modifications invoquées ne conviennent d'ores et déjà pas à l'association, qui reproche l'ingérence du département dans ses activités.
L'Association genevoise des écoles privées (AGEP) dénonce notamment le souhait du DIP d'imposer une formation similaire aux professeurs du privé et du public.
L'âge d'entrée à l'école aussi en question
Une autre pierre d'achoppement est l'âge d'entrée à l'école. "Jusqu'à présent, on pouvait accueillir les enfants dans les écoles privées dans leur troisième année", explique Monique Roiné, membre de l'AGEP et directrice générale de l'Institut international de Lancy, dans l'émission Forum. Or "le changement prévu empêche les enfants nés après le 31 juillet de rejoindre une école [dans leur troisième année]", poursuit-elle.
Et pour Monique Roiné, les conséquences sont très importantes et à plusieurs niveaux. "Il faut créer de nombreuses places de crèche, or il manque déjà aujourd'hui 3000 places", souligne-t-elle notamment.
Projet de loi sur l'accueil préscolaire au Grand Conseil
Hasard du calendrier ou pas, une députée PLR a récemment demandé une modification de la loi sur l'accueil préscolaire. Son but est d'inscrire dans la loi la possibilité pour les enfants d'entrer à l'école dès l'âge de trois ans. Ce projet devrait être débattu jeudi soir au Grand Conseil genevois.
De son côté, le Département de l'instruction publique s'étonne de la conférence de presse de l'AGEP et de ses allégations. Il souligne que l'association a refusé à deux reprises de dialoguer avec lui.
Mise en conformité nécessaire avec les lois
Sur le fond, le DIP insiste sur le fait qu'une consultation est en cours et que rien n'est arrêté - notamment sur les points de discorde évoqués. Il ajoute que le règlement relatif aux écoles privées n'a pas vraiment évolué depuis les années 1960 et qu'il est aujourd'hui nécessaire de le mettre en conformité avec deux lois: la loi cantonale sur l'instruction publique et la loi fédérale Harmos, qui vise l'uniformisation des niveaux scolaires.
Le DIP espère maintenant que le dialogue avec les écoles privées pourra se faire "de manière franche et constructive", car son but n'est en aucun cas de fragiliser la diversité des écoles privées.
Gabriela Cabré/oang