La droite genevoise partira unie pour le 2e tour du Conseil d'Etat, sans Pierre Maudet
Les couleurs de cette "Alliance genevoise" seront portées par les deux élues PLR Nathalie Fontanet et Anne Hilpolt, le MCG Philippe Morel, la candidate du Centre Delphine Bachmann et l'UDC Lionel Dugerdil.
Dans des communiqués identiques, le PLR, l'UDC et le MCG ont indiqué leur souhait de voir un gouvernement qui soit le reflet du Parlement, et garantir ainsi une "stabilité institutionnelle qui a cruellement fait défaut ces dernières années". Dimanche, les Genevois ont élu un Grand Conseil à claire majorité de droite.
Cette grande alliance à droite est inédite. Le Centre n'avait jamais voulu, auparavant, faire liste commune avec l'UDC. Aujourd'hui affaibli, avec trois sièges en moins au Grand Conseil et des candidats au Conseil d'Etat en difficulté lors du premier tour, l'ancien PDC a été contraint de faire fi de ses réticences.
Des thèmes communs
Les quatre partis se sont entendus sur un programme commun axé sur la défense du pouvoir d'achat et la baisse des impôts. "Les thèmes où nous sommes d'accord sont plus nombreux que les thèmes où nous ne sommes pas d'accord", a souligné Nathalie Fontanet. "Il s'agit d'une vraie alliance", a-t-elle insisté, en réponse à ceux qui s'interrogent sur ce rapprochement qui réunit sous une même bannière le centre et la droite dure, le PLR et un mouvement anti-frontalier.
"Nous ne sommes pas sur la même ligne politique et nous conservons nos différences", a expliqué devant les médias François Baertschi, le président du MCG. "Si on était d'accord sur tout, on aurait fusionné", a renchéri Nathalie Fontanet. L'alliance présente un ticket de cinq candidats capables "de faire équipe et de travailler ensemble".
La fiscalité et le pouvoir d'achat sont les grands axes du programme commun de cette alliance de droite, inédite à Genève. La baisse d'impôt sur le revenu des personnes physiques fait l'unanimité, tout comme la réduction de la fiscalité sur l'outil de travail, à l'image de ce qui se pratique dans d'autres cantons.
L'alliance a aussi trouvé un terrain d'entente pour préserver la zone agricole, faciliter l'accès au logement de la classe moyenne, encourager la formation dans des domaines stratégiques comme la santé, le développement numérique ou la transition énergétique, réformer l'horaire scolaire ou limiter le trafic transfrontalier.
Pierre Maudet en solo
L'ex-conseiller d'Etat Pierre Maudet ne figure pas dans cette alliance. Le magistrat déchu, poussé à la démission après un voyage controversé à Abou Dhabi, a décroché la sixième place, dimanche, au premier tour de l'élection de l'exécutif cantonal. Sa formation Liberté et Justice sociale a, elle, obtenu 10 sièges au Parlement.
Les cinq candidats de l'Alliance genevoise seront confrontés au bloc de gauche composé des socialistes Thierry Apothéloz (sortant) et Carole Anne Kast ainsi que des deux conseillers d'Etat des Verts, Antonio Hodgers et Fabienne Fischer. La gauche rose-verte était déjà partie unie au premier tour de l'élection.
Le second tour de l'élection du Conseil d'Etat se tiendra le 30 avril prochain.
ats/ther
Pas de Vert'libéraux ni d'extrême gauche
Ni les Vert'libéraux ni les deux formations d'extrême gauche ne présentent de candidats au 2e tour de l'élection au Conseil d'Etat le 30 avril. Les premiers ont annoncé le retrait de leurs deux candidats de la course à l'exécutif.
Dénonçant "vigoureusement l'alliance contre-nature entre partis de droite et contestataires", ils appellent à voter pour les prétendants du Centre, des Verts, du PS et du PLR et à exclure ceux du MCG, de l'UDC et de Libertés et justice sociale.
Ce choix "pragmatique" est basé sur un socle minimal de valeurs communes que sont la prise de conscience des enjeux climatiques et le respect du principe de probité. L'élection de ces candidats "contribuerait à former une équipe gouvernementale fonctionnelle", estiment les Vert'libéraux.
Ensemble à gauche et la Liste d'Union populaire (LUP) retirent eux aussi leurs candidats et appellent à voter pour les quatre candidats de gauche. Objectif: faire barrage à la droite et à l'extrême droite, écrit Ensemble à gauche. La nouvelle configuration parlementaire "ouvre une période de régression sociale d'envergure", déplore la LUP.