Les activistes ont creusé des trous pour y planter des légumes et des pommes de terre, les greens ont été labourés et le gazon tagué.
Le groupe "Grondements des Terres" indique cibler les surfaces de golf car c'est l'un des sports les plus polluants, principalement en termes de consommation d'eau. Les activistes appellent aussi à s’en prendre à d’autres surfaces du même type, afin de "reprendre les terres aux plus riches".
Plus de surfaces de golf que de parcs publics
A l’échelle mondiale, 9,5 milliards de litres seraient utilisés chaque jour pour arroser les pelouses des golfs. Un volume qui représente presque l'équivalent de ce que boit l’humanité en une journée, affirme le groupe.
Par ailleurs, les greens occuperaient 35 km2 du territoire suisse, soit presque autant que le lac de Bienne. Une surface qui représente un peu plus que les espaces dévoués aux parcs publics en Suisse, affirment-ils.
Or, il s'agit d'un sport onéreux qui ne profite qu'à très peu de monde, dénonce le mouvement écologiste, qui milite notamment pour "une agriculture paysanne" et pour "reprendre les terres aux industries qui les détruisent".
Utiliser les moyens traditionnels "ne suffira pas"
"À l’heure où le dérèglement climatique, la perte irréversible de biodiversité et les crises socio-environnementales ne sont plus discutables, utiliser les moyens politiques traditionnels pour obtenir une justice sociale et climatique ne suffira pas", justifie le mouvement dans son manifeste en ligne.
"Grondements des Terres" a été lancé en début d'année et est inspiré du mouvement français "Soulèvements de la Terre", actif notamment dans l'affaire des "méga-bassines" de Sainte-Soline et qui est actuellement menacé de dissolution par le gouvernement français.
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L'été dernier, en pleine sécheresse, une polémique avait éclaté en France en raison des dérogations accordées aux terrains de golf en matière de restriction d'arrosage. Selon un fact-checking de France Info, les golfs bénéficiaient bel et bien de conditions d'utilisation de l'eau plus favorables que d'autres activités.
Des dégâts pas irréversibles
Interrogé par la chaîne genevoise Léman Bleu, le directeur du Golf Club de Genève Pascal Mathieu a précisé que les dégâts n'étaient pas irréversibles et que les jardiniers étaient à pied d'oeuvre pour remettre en état les terrains du golf de Cologny, comme l’appellent les Genevois.
"Nous n’avons pourtant pas attendu pour nous inscrire dans une démarche de durabilité", poursuit le gérant, qui conteste l'étiquette de "golf pollueur". "Nous disposons d'une grande richesse végétale et animale tout au long du parcours. Nous faisons aussi très attention aux pesticides et à notre impact sur la nature", argue-t-il.
À Lausanne, le golf de 49 hectares fondé en 1921 affiche également une certification de "développement durable" et se targue d'être une "réserve naturelle" qui "recèle une variété d’animaux et de plantes remarquables", selon des propos relayés par 24 heures.
Pour une prise de conscience
Interrogée lundi dans le 19h30 de la RTS, Delphine Klofenstein Broggini, présidente des Vert-e-s de Genève, estime que de ce type d'actions permet une prise de conscience de la population: "Le golf fait partie des sports les plus polluants au monde, (...) cela rappelle à quel point on doit arriver à économiser l'eau et aussi la terre, puis finalement la destiner à autre chose en termes alimentaires."
Selon la conseillère nationale, la terre est un bien précieux, "aujourd'hui, on la gaspille beaucoup trop et évidemment l'image du golf est emblématique."
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jop avec ats